Le Parti démocratique gabonais est rongé de l’intérieur par une guerre interne entre ses responsables. Et pas des moindres. Le premier Ministre, Alain-Claude Bilié-By-Nze et la Vice-présidente de la République, Rose Christiane Ossouka Raponda se livrent par personnes et canaux interposés une guerre pour le contrôle de l’appareil administratif et politique. Limogée du poste de Premier ministre, Ossouka n’a jamais digéré d’être remplacé par celui qu’elle considère comme étant son bourreau. L’entourage de l’ancien premier-ministre a toujours accusé Alain-Claude d’avoir joué de manigance, de chausse-trape et de cabale médiatique pour faire tomber la ressortissante de l’Estuaire.
Et comme si la chute d’Ossouka ne suffisait pas au bonheur du natif de Ntang-Louli, il a fallu que le 11 février dernier, Bilié-By-Nze apporte son soutien à l’entrée politique d’Eloi Nzondo dans le 3e arrondissement de la commune de Libreville. L’ancien député de ce siège va accuser, à mots à peine voilés, Ossouka d’avoir tout mis en œuvre pour l’ostraciser politiquement lorsqu’elle était à la tête du gouvernement. « J’ai subi des coups et je continue de subir » va fustiger Eloi Nzondo non sans demander à la foule massée à son quartier général de saluer et d’applaudir chaleureusement pour Bilié-By-Nze.
Dans le camp d’Ossouka cette sortie à laquelle leur championne n’a été ni associée, ni conviée va être considérée comme une humiliation. Le journal La Cigale Enchantée va même parler « d’un enterrement politique d’Ossouka » d’autant que le gotha politique du PDG dans l’Estuaire avait effectué le déplacement pour saluer le retour au-devant de la scène d’Eloi Nzondo. Il fallait donc réagir et marquer les esprits. Ossouka qui a encore des coudés assez solides dans le parti démocratique gabonais va donc porter ses récriminations en haut lieu pour qu’ Eloi Nzondo soit sanctionné pour cette humiliation. Ce qui fut fait.
Hier, la Commission permanente de discipline que dirige Dieudonné Yaya va annoncer la suspension pour deux mois d’Eloi Nzondo. Non sans l’accuser d’avoir, à travers l’organisation de cette cérémonie et les propos tenus, porté atteinte à l’unité du parti. Dans le camp d’Eloi Nzondo la pilule passe mal. L’entourage d’Eloi estime que cette sanction est totalement infondée et disproportionnée. « A aucun moment dans ses propos le Secrétaire général n’a fait allusion à la camarade Ossouka. Il y a autre chose derrière cette affaire », fustige une source.
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