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Dépêche 241 sanctionné pour avoir dénoncé « le foutage de gueule » de Mborantsuo au lendemain de son limogeage

IMG La HAC suspend le média Dépêche 241.

Au nom des petits arrangements d’arrière boutique, à  une forme de  reconnaissance pour Marie Madeleine Mborantsuo, certains membres de la Haute Autorité de la Communication (HAC) tentent de museler la presse libre. Du moins d’empêcher cette presse de rappeler à l’opinion les actes de forfaiture de l’ex présidente de la Cour constitutionnelle. Notre confrère, de Dépêche 241, vient d’être interdit de publication pour avoir  osé critiquer « l’indécente » déclaration de Mborantsuo quelques heures après son limogeage. Pour rappel, l’ex maîtresse d’Omar Bongo avait « révélé avoir prié pendant 32 ans pour la sécurité des Gabonais. »

 

Une  sortie que le média dirigé par Pharel Boukika estimé être une insulte, « un foutage de gueule » à l’endroit du peuple gabonais. D’autant que cette dame est rendue responsable de la grave crise dans laquelle est aujourd’hui plongée le Gabon. Une crise politique et institutionnelle qui a poussé l’armé à perpétrer un coup d’Etat.

 

 

Cette lecture des faits a été jugée outrageante  à l’endroit de 3M. Conséquence, lundi 8 octobre dernier, le directeur de publication du média a été auditionné par certains membres de la HAC. Ces derniers ont, par la suite, décidé de suspendre l’organe de presse.

 

Pour justifier cette suspension, explique le directeur de publication de Dépêche 241, la  HAC s'est appuyée sur le motif fallacieux d'une prétendue régularisation de la situation administrative et juridique de l'entreprise au motif que nous n’avons pas l’autorisation de parution délivrée par leur institution.

 

Une argutie grossière dégaine Pharel Boukika.  Car, arguemente-t-il, en plus de détenir sa fiche circuit, son agrément technique du ministère de la communication, son autorisation de paraître délivrée par le Procureur de la République de la République, d'être à jour de ses charges fiscales et sociales, Dépêches 241 a déposé auprès du secrétariat de la HAC, un dossier pour que lui soit délivré l'autorisation de parution délivrée par cette institution.

 

 

Et de poursuivre : «  l’idée de faire un procès en irrégularité et en illégalité de l’organe de presse Dépêches 241 ne peut donc valablement et légalement prospérer à l’épreuve de l'analyse. Ainsi, pour donner le change à la vérité, la HAC dans une démarche fort insidieuse s’est  engouffrée dans la brèche  de cette affaire d’autorisation de parution quand en réalité, le motif de la sanction n’est tout autre que le reportage sur Marie Madeleine Mborantsuo. Pire, la HAC n’indique pas de délai de suspension mais se borne à dire *« Jusqu’à régularisation de votre situation administrative et juridique »* alors qu’elle seule est habilitée à délivrer le document querellé. La partialité de la Haute autorité de communication dans cette affaire est criarde en ce qu’elle est juge et partie car elle peut bien décidé, par fourberie  d’attendre plusieurs mois avant de délivrer ledit document et nous rétablir dans nos droits. »

 

 

Vice de forme, intimidation et insinuation malveillantes, le directeur de publication rajoute :

 

« Il convient de préciser, afin que nul n’ignore que pour répondre à l’audition relative à l’affaire Mborantsuo, nous avons été appelés le 29 septembre nuitamment à 23 heures pour être plus précis, par conseiller en communication de la HAC pour répondre à une convocation le lendemain, quand la procédure voudrait que nous soyons saisis par écrit, au moyen d’un courrier précisant le jour, la date, la raison de la saisine et les griefs portés à notre encontre aux fins de permettre de préparer notre défense.

 

Nonobstant ce vice de forme manifeste, nous nous sommes tout de même présentés par respect pour l’institution à la convocation. Pendant l’audition et face à des conseillers membres visiblement acquis à la cause de l’ancienne présidente de la Cour Constitutionnelle, nous avons été quasiment pris à partie. Pour peu que nous nous défendions, nous avons été traités mon confrère et moi de jeunes journalistes effrontés et condescendant alors qu'en audition, c'est le principe du contradictoire qui prime.

 

Plus grave, un des conseillers membres, s’est même permis de nous traiter de criminels tout en faisant des allusions à des représailles physiques si d'aventure nous continuons dans cette voie.

 

Depuis lundi, un organe de presse créé par des jeunes Gabonais, l’un des plus critiques de la sphère médiatique est inactif. Des compatriotes qui y officient et dont c’est la seule source de revenus sont assis chez eux avec le risque de perdre des contrats avec des annonceurs et des partenaires. Avec le risque d’anéantir tous les efforts et les sacrifices consentis pendant des années de travail.

 

La HAC se rendrait ainsi complice de la précarisation et de l’ostracisation des journalistes. Elle fait le choix de suspendre pour des raisons fallacieuses une entreprise qui fait un travail d’utilité publique pour protéger des personnalités qui ont activement participé l'embrigadement, à la déchéance, à la destruction et à la lacération du Gabon.

 

Dans une période inédite de transition pendant laquelle la presse doit jouer un rôle fondamental, nonobstant le fait que la président de la République a clairement donné la consigne *« d’écrire sans crainte »*, la HAC maintient ses tares et ses travers qui rappellent les heures les plus sombres du régime d’Ali Bongo Ondimba. »

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