Il n’a pas rédigé en envoyé sa lettre de démission au Parti démocratique gabonais (PDG). Il n’a pas, non plus, indiqué lors de sa dernière sortie prendre ses distances avec l’ex-parti au pouvoir. Mais au-delà de ce qui est dit, officiellement, les actes, que l’on pose, de manière officieuse, ont aussi tout leur sens. En faisant le tour des onze quartiers de la ville de Fougamou, du 27 au 29 septembre derniers, pour annoncer la création de son association dénommée « Le Rassemblement », Guy Bertrand Mapangou donne l’impression qu’il prend ses distances avec le parti créé par Omar Bongo Ondimba. Que, lui, désormais Haut Représentant du Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema n’a plus rien à voir avec la formation politique qui a fait de lui le « un grand quelqu’un » qu’il est aujourd’hui.
Ingratitude ? Revanche ? Renouveau politique ? Il y a un peu de tout cela dans la décision prise par celui qui jusqu’ici occupe le poste de membre du bureau politique du PDG pour le compte de la province de la Ngounié.
Quoi qu’il dise, qu’importe ses explications, cette décision de créer une association politique qui vise à regroupes les fils et filles de la province de la Ngounié s’entend au sein du PDG comme une trahison. D’autant que le parti, plongé dans une vaste crise multiforme, attendait d’une figure comme la sienne qu’il rassure. Or, Guy Bertrand Mapangou vient d’ajouter de la confusion à la confusion, puisqu’il n’indique pas, clairement, quelle sera la ligne politique de son association. Va-t-elle défendre Le Génréal de Brigade Oligui Nguema et le CTRI à l’élection présidentielle ? C’est une évidence. Par contre, Guy Bertrand Mapangou va-t-il se servir de son « Rassemblement » pour bousiller le PDG dans le département de Tsamba-Magotsi, et même dans l’ensemble de la province ? C’est ce vers quoi on se dirige.
Mapangou, que l’on sait impitoyable en politique, ne va pas se gêner pour incarner, à travers son association, le leadership politique dans la province de la Ngounié. L’homme ne manque surtout pas de moyens et d’hommes. Sa nomination, depuis un an, au poste de Haut-représentant du Chef de l’Etat, lui a donné une « force de frappe » et un aura qui lui permettent d’écraser tout adversaire.
Mieux, le terrain politique dans la province de la Ngounié, et particulièrement à Tsamba-Magotsi, est quasiment vide. Après la chute d’Ali Bongo Ondimba, Lucie Milebou-Aubusson et son époux, Michel Mboussou se sont quasiment retirés de la vie politique. Léon Armel Bounda Balondzi, l’ex-ministre des Travaux publics a été jeté en prison pour les faits de malversations financières, Fréderic Massavala Maboumba s’est, totalement, grillé après son retour au PDG au point qu’il évite, désormais, de s’afficher publiquement. Le président de l’Assemblée nationale, Jean-François Ndongou, se sait, quant à lui, plus proche de la retraite politique et ne veut surtout pas dépenser ses derniers jetons dans des bagarres politiques ruineuses.
A Mouila, Pierre-Claver Maganga Moussavou ne vaut plus rien politiquement, son fils, Biendi, se garde de pointer à nouveau pointer son nez après sa débâcle lors des dernières élections. Jean-Norbert Diramba n’est plus que l’ombre de lui-même, on aurait dit que l’ex-ministre du Tourisme est mort politiquement avec son mentor, Ali Bongo Ondimba. Quant à Serge Maurice Mabiala, il fait les yeux doux aux militaires en espérant revenir au devant de la scène. Guy Bertrand Mapangou veut saisir cette chance, pour que le « Rassemblement » qu’il prône, aujourd’hui, se fasse autour de lui, mais au service d’Oligui Nguema.
(Affaire à suivre)
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