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« Congo Hold-Up » : une enquête préliminaire pour blanchiment ouverte en France contre BGFI

IMG BGFIBank rattrapée par le scandale du Congo Hold-Up.

Le Parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire à la suite d’une plainte visant principalement les activités de la banque BGFI Europe, établie à Paris.

 

Par Monde Afrique

 

Une enquête préliminaire pour « blanchiment aggravé de détournement de fonds publics » a été ouverte à Paris après la plainte d’associations à la suite des révélations du rapport « Congo Hold-Up » sur de possibles détournements de fonds publics, a annoncé le Parquet national financier (PNF), mercredi 8 juin.

Une coalition de médias et d’organisations non gouvernementales (ONG) a publié en décembre une enquête menée à partir de 3,5 millions de documents bancaires confidentiels issus de la banque gabonaise BGFI, obtenus par Mediapart et l’ONG Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF). Elle mettait en cause le clan de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila.

Lire aussi : « Congo Hold-Up » : ouverture d’une information judiciaire visant le clan de Joseph Kabila

A la suite d’une plainte déposée conjointement par les associations Unis, Transparency International et Sherpa, le PNF a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) l’information de Mediapart selon laquelle il « vient d’ouvrir » une enquête préliminaire, confiée au service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF). La plainte visait principalement les activités de la banque BGFI Europe, établie à Paris.

 

« Ingénierie d’une banque »

 

Mediapart expliquait que cette filiale française de la banque gabonaise BGFI avait « fait transiter, en tant que banque correspondante, des dizaines de millions de dollars de transactions suspectes liées aux affaires de corruption et de détournements de fonds publics révélées par les enquêtes “Congo Hold-Up” ».

 

Parmi les opérations ciblées par la plainte, la validation par la BGFI Europe d’au moins trente-deux virements qui auraient été effectués ou reçus par la société congolaise Sud Oil, pour un total de plus de 14 millions de dollars (13 millions d’euros). Cette société est suspectée d’avoir été « au cœur du système qui a permis à la famille Kabila de détourner 138 millions de dollars d’argent public », selon Mediapart.

 

BGFI Gabon n’a pas souhaité commenter l’ouverture de l’enquête, « comme cela concerne une filiale ». BGFI Europe n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

 

« C’est une enquête qui s’imposait, à la mesure des preuves exceptionnelles révélées par “Congo Hold-Up” », se sont félicités les avocats des associations, William Bourdon et Henri Thulliez. « Au cœur de l’enquête, c’est l’ingénierie d’une banque qui a été décisive dans un système transnational d’évaporation systémique de ressources publiques pour des montants gigantesques », ont-ils estimé.

 

Les avocats de M. Kabila avaient précisé en décembre que ce dernier se « réservait le droit de porter plainte » face à un dossier « Congo Hold-Up » truffé d’« insinuations malveillantes d’une hargne rare ».

 

Agé aujourd’hui de 51 ans, Joseph Kabila est devenu président en 2001. L’actuel chef de l’Etat et ancien opposant Félix Tshisekedi lui a succédé au début de 2019.

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