La caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) est loin d'avoir fini de faire face aux difficultés auxquelles cette administration parapublique est plongée depuis quelques années. Dans une conférence de presse tenue le mercredi 7 juin courant à Libreville, le président du syndicat des professionnels de sécurité sociale (SYPROSS), Richard Ndi Bekoung a fait un exposé de la situation morose de la CNSS en dressant le bilan catastrophique de l'administrateur provisoire Christophe Eyi dont la mission est arrivée à son terme.
Existant depuis plus de 50 ans après sa première loi n° 6/75 du 25 novembre 1975 du Code de sécurité sociale, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), a atteint selon le président du SYPROSS, sa saturation et fait face à de graves difficultés financières, organisationnelles et structurelles. Une situation qui ne s'est pas améliorée, ce malgré la nomination le 7 juin 2022 de l'administrateur provisoire, Christophe Eyi dont la mission était de remettre la CNSS sur les rails:
<<Selon plusieurs diagnostics effectués, quelques éléments identifiés ont permis de mesurer l’ampleur de ladite crise. Il s’agit notamment de : Dette fournisseur de 10 milliards ; Plus de 5 mille nouveaux droits impayés depuis plus de 4 ans évalués à plus de 10 milliards ; Crédits bancaires de 55 milliards ; Déficit de 20 milliards ; Plusieurs chantiers en arrêt ; Augmentation de 37% des pensions contre une diminution de 6% des cotisations ; Système d’informations non fiable ; Régime de pensions mal paramétré ; Augmentation de la masse salariale ; Augmentation du nombre de retraités>>, a indiqué Richard Ndi Bekoung, président du SYPROSS.
Sur les réformes, l'échec de l'administrateur provisoire est patent, a affirmé Richard Ndi Bekoung. De la réforme paramétrique, réforme organisationnelle et maîtrise des charges de fonctionnement, de la restructuration des engagements bancaires et du bilan en passant par celle de l'audit et fiabilisation du système d'informations, aucune de toutes ces réforme n'a abouti. Un échec cuisant qui confirme le mauvais casting des autorités investi de pouvoir de nomination au Gabon.
Un autre point soulevé par le président du SYPROSS est la nomination à la tête de la Poste SA, d´Aimerik Bertrand Leboussou Alibalah, chargé de la Réforme organisationnelle et Maîtrise des Charges de Fonctionnement à la CNSS. Un poste resté vacant depuis la nomination de ce dernier.
Non sans dénoncer le texte portant mode de désignation des futurs responsables de la CNSS voté la semaine dernière, le président du SYPROSS. <<Le SYPROSS dénonce toute manœuvre visant à diviser ou à distraire l’ensemble des agents de la CNSS sur le respect de leurs droits et/ou acquis sociaux. Au regard de l’importance du calendrier républicain à venir, nous invitons solennellement Monsieur l’Administrateur Provisoire à ramener la confiance et la sérénité au sein de la CNSS>> a-t-il indiqué avant d´exiger l’annulation de la note de suppression du 13ème mois et son paiement intégral.
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