Chômage des jeunes : une plateforme des jeunes chômeurs interpelle l’exécutif sur une une situation explosive

La plateforme des jeunes lors de la rencontre.

Ils disent être préoccupés,  tenaillés et précarisés par le manque d'emploi. Au chômage,  les jeunes gabonais se sont retrouvés, le samedi 24 juin 2023,  pour  un débat axé sur le thème: "chômage des jeunes dans un pays qui a généré 40.000 milliards de Fcfa de recette sur 14 ans". Ce fut l’occassion pour cette plateforme d'interpeller la première institution du pays notamment  le chef de l'exécutif, Ali Bongo Ondimba.

Le Gabon fut l'un des pays les plus enviés du continent africain,  voire du monde au regard des opportunités d'emploi que celui-ci garantissait à ses citoyens.  Mais, depuis plus d'une décennie, la situation a changé. Le vert de vie semble avoir fait place au rouge du danger et de la mort,  ce malgré les ressources pécuniaires générées par notre pays en termes de recette. Plus de 50.000 milliards gérés en quelques années,  qu'a-t-on fait de ces ressources ? La question posée trouve sa réponse dans la mauvaise gestion,  les détournements de deniers publics, le favoritisme, la gabegie et le manque de projets. Une situation curieuse pour un pays peu peuplé.

Pourtant,  il y a quelques années,  le Gabon avait décidé de se doter d’un programme pour le « Travail Décent des compatriotes pour la période de 2013 à 2016 ».  « Un programme qui avait pour ambition de consentir les efforts par un engagement collectif visant à faire du travail décent un cheval de bataille pour le développement et le bien-être des gabonais", lont souligné  les jeunes chômeurs au cours de la rencontre.

Malheureusement, la mise en œuvre de ce projet n’a pas été effectif. Conséquence,  les milliers de jeunes gabonais peine à joindre les deux bouts. D'autres se contentent de petites bricoles en vivant sous le toit des parents pendant que d'autres ont été obligés d'aller vivre au village où leur vie se résume à faire les plantations, pratiquer la pêche,  faire chasse les gibiers pour espérer avoir quelques choses pour nourrir la progéniture.

« La problématique du chômage des jeunes est une question réelle dans notre pays. La banque mondiale dit que nous sommes aujourd’hui à 40% du taux de chômage au niveau du Gabon, c’est très alarmant. Dans un pays normal on aurait décrété l’état d’urgence. Donc nous sommes là pour en discuter, faire des propositions de solutions pour palier à ce phénomène. Nous avons compris que tout ce qui se fait pour la jeunesse sans la jeunesse est contre la jeunesse. Donc, il nous faut nous jeunes, prendre cette situation à bras-le-corps afin de saisir les autorités compétentes », a indiqué Jean-Arsène Houla-Houla, analyste financier de formation de la promotion de 2011 sortie de l’Institut National des Sciences de Gestion (INSG), lequel est aujourd’hui  sans emploi.

« Le chômage est une maladie. Il s’agit ici de 40% de jeunes sans emploi. Et je pense que les autorités de notre pays ont mis en place des mécanismes pour nous empêcher de travailler. Aujourd’hui nous sommes fatigués. Que le Président de la République sache que nous allons nous lever pour travailler. Ce sont eux qui entraînent cela », a souligné Erwan Bayackaboma.

La suspension des recrutements directs à la fonction publique, depuis 2018, a davantage agravée la situation.