La gestion du pays par Ali Bongo Ondimba est une catastrophe à bien des points de vue. Sous la férule d’un président de la République permissif et prisonnier de son propre système, les responsables d’entreprise volent ouvertement l’Etat et accentuent davantage la misère des populations qui ne voient rien sortir de terre en matière de réalisation ou de livraison des projets. C’est le cas à Akiéni dans la province du Haut-Ogooué où les travaux de réhabilitation du Centre social sont complètement à l’arrêt, alors qu’en 2021, l’Etat gabonais avait engagé, sur fonds propres, la réhabilitation de l’infrastructure.
Une fois de plus, l’entreprise adjudicataire du marché n’a pas mené, de manière significative, les travaux, alors qu’elle avait reçu une avant de 50 % sur les fonds alloués pour le chantier. En octobre 2022, l’entreprise de BTP, Groupe Concept est épinglée par la Task-Force mise en place par Ali Bongo Ondimba pour auditer la dette intérieure. Pierre Duro (le chef de mission de la Task-Force) et les siens vont sommer, l’entreprise dont un certain Asseh Bekale est le représentant, à s’expliquer sur les raisons de l’arrêt des travaux. Après cette procédure d’audition, l’entreprise va signer un « engagement sur l’honneur », afin d’achever les travaux du Centre social.
« Je m’engage, M. Asseh Bekale, représentant local de l’entreprise Groupe Concept, à achever les travaux du centre social… ». Peut-on lire dans l’engagement sur l’honneur dont la Top Infos Gabon a eu accès. En dépit du fait que le représentant local de la société est passé aux aveux, aucune poursuite judiciaire ne sera engagée contre l’entreprise. Pire, la Task-Force va être, du jour au lendemain, démantelée, alors que les responsables des entreprises épinglées, dans toutes ces affaires, continuent à se la couler douce.
La preuve du règne de l’impunité, l’entreprise Groupe Concept va être aussi épinglée par la Task-Force pour les travaux de réhabilitation des bureaux de la subdivision des Travaux publics à Akiéni et ceux de l’Université des Sciences et Techniques de Masuku. La Task-Force va établir que, sur ces trois chantiers, il y a eu des surfacturations.
Questions : Qui se cache derrière cette entreprise, au point qu’il n’y aucune action en justice contre elle ? Les personnalités membres de la famille présidentielle auraient-elles des parts d’actions dans l’entreprise des BTP ? La suppression de la Task-Force visait-elle à bloquer les révélations sur un vaste réseau d’enrichissement illicite dans le secteur du BTP ? Des questions qui restent sans réponses, même si la réalité atteste d’une évidence : Ali Bongo Ondimba a été, une nouvelle fois, floué par son entourage.
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