La nouvelle vient d'être rendue publique par les services de la Présidence de la République. Le ministre des Transports, Brice Constant Paillat vient de rendre son tablier. "Il nous a fait savoir qu'il ne voulait pas gêner le chef de l'Etat à quelques mois de l'élection présidentielle, donc il préfère démissionner", nous a confié ce proche du ministre. Si, comme le dit notre source, Brice Paillat quitte le gouvernement, pour ne pas mettre Ali Bongo dans une situation inconfortable, eu égard au traumatisme provoqué dans l'opinion par le naufrage, le 9 mars dernier, du ferry Esther Miracle, il n'en demeure pas moins que le natif de Lastoursville est surtout la victime de sordides machinations politiques orchestrées par son chef. Lequel, selon plusieurs sources concordantes, manœuvre pour servir à l’opinion publique des « têtes » présentées comme les responsables directs ou indirects de la catastrophe maritime.
Brice Paillat qui est pris pour cible par la presse et les acteurs de la société civile, apparaît clairement comme un fusible que l'on peut griller sans difficulté aucune. Il n'y a donc pas d'illusions à se faire sur les intentions inavouées du Premier ministre qui l'a soutenu, depuis le début de cette affaire, comme la corde soutien le pendu. Alain-Claude Billié by Nzé a profité de cette occassion pour promouvoir son ami, Eric Joël Bekalé qui occupe le poste de ministre délégué dans ce département. Ce dernier, dont l'épouse fait partie du pool d'avocats d'Ali Bongo, va gérer les affaires courantes.
Paillat, un simple bouc émissaire ?
C’est la thèse défendue par plusieurs observateurs. Bien qu’exigée bruyamment par une partie de l'opinion, il serait naïf de croire que la démission de Paillat soit la solution à la multiplication des problèmes dans le secteur des transports. D’autant que le scandale du naufrage d’Esther Miracle a mis en lumière le fait que les directeurs généraux, nommés en conseil des ministres par le président de la République, sont aujourd’hui responsables d’avoir fourni à la société Royal Coast les autorisations pour que ce rafiot fasse le transport maritime. D’ailleurs, la responsabilité pénale de ces derniers est clairement engagée.
Quant à la responsabilité politique dans cette affaire, elle incombe d’abord au président de la République et à son Premier ministre, eux qui ont nommé à des postes de responsabilités des gens qui n’avaient sûrement pas la compétence encore moins d’éthique.
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