IMG-LOGO
Accueil Article Bilie-By-Nze : parle, parle et parle encore pour ne rien dire !
Politique

Bilie-By-Nze : parle, parle et parle encore pour ne rien dire !

IMG Alain Claude Bilie-By-Nze lors d'une prise de parole.

Alain Claude Bilie-By-Nze est un homme de parole. Beaucoup de paroles. Tantôt lyrique, tantôt menaçant, il jongle entre la posture du sage et celle du révolutionnaire contrarié. Mais derrière les effets de manche et les phrases bien tournées, une seule constante : lui-même. Car s’il est une cause que Bilie-By-Nze défend avec ferveur, ce n’est ni le peuple, ni la démocratie, mais bien sa propre place sur l’échiquier politique.

 

Sa dernière sortie en date, lors d’une conférence de presse le 25 janvier, en est la preuve éclatante. Il y a soufflé sur les braises de la tension politique avec une déclaration digne d’un scénariste de films catastrophes : « Il est toujours préférable d’éteindre un incendie dès le début, empêchant ainsi qu’il se propage et ne se transforme en brasier incontrôlable et dévastateur. » En clair, « soit vous me donnez un rôle, soit je mets le feu ». On a vu des chantages plus subtils.

 

Opposant du dimanche, stratège du lundi

Ne nous méprenons pas : Bilie-By-Nze n’est pas un opposant au sens noble du terme. Il ne critique pas la transition par souci du bien commun, mais par frustration d’en être exclu. Pendant des années, il a incarné le pouvoir Bongo-PDG avec une fidélité quasi religieuse, interdisant aux vrais opposants l’accès aux médias d’État, muselant les critiques, défendant bec et ongles un système aujourd’hui balayé.

 

Et maintenant ? Maintenant, il réclame un droit d’expression dont il privait hier les autres. Il dénonce l’exclusion après avoir été l’un des grands architectes de l’exclusion politique. Il accuse le CTRI de reproduire les erreurs du passé, oubliant qu’il en a été l’un des artisans les plus zélés. Drôle de conversion.

 

Une candidature, ou un ultimatum ?

Bilie-By-Nze entretient le suspense : sera-t-il candidat à la présidentielle de 2025 ? Il nous promet une réponse en mars, comme un illusionniste fait patienter son public avant de sortir son lapin du chapeau. Mais son message est limpide : si vous ne m’intégrez pas au système, je deviens un problème. Une menace qui sonne comme un aveu d’impuissance.

 

Car soyons honnêtes : quel est son poids réel sur l’échiquier politique ? Son bilan en tant que ministre et Premier ministre ne plaide pas en sa faveur. Quel est le souvenir laissé par son passage au gouvernement, sinon celui d’un homme du sérail, plus prompt à servir le pouvoir qu’à défendre les Gabonais ? Ceux qui espèrent en lui un leader de rupture devraient se demander pourquoi, lorsqu’il en avait les moyens, il n’a rien changé.

 

Le piège de l’exclusion

Face à ce type de personnage, la tentation serait grande pour le pouvoir de transition de lui fermer les portes des médias d’État. Ce serait une erreur. Rien ne servirait mieux son discours victimaire que d’être muselé. Mieux vaut le laisser parler, s’étaler, se contredire, et laisser les Gabonais juger.

 

Le vrai débat n’est pas de savoir si Bilie-By-Nze doit s’exprimer, mais de comprendre pourquoi il parle tant. Et la réponse est simple : il sent que son heure passe. Le pays a tourné une page, et il court après un train déjà parti. Peu importe qu’il monte à bord en tant qu’opposant ou en tant que rallié, tant qu’il n’est pas laissé sur le quai.

 

Mais le peuple gabonais n’est pas dupe. Il a vu des girouettes tourner avec le vent, et il sait reconnaître ceux qui parlent pour lui et ceux qui ne parlent que pour eux. Bilie-By-Nze peut bien crier au feu : plus personne ne lui confiera l’extincteur.

Partagez:

0 Commentaires


Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires