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Société

Autorisations spéciales de circuler et tests Covid-19 : Ekouk, l'enfer quotidien des usagers de la Nationale 1

IMG Les files d'attente à Ekouk.

Alors qu'en Afrique, de nombreux pays ont, définitivement, levé les mesures restrictives de lutte contre la Covid-19, le Gabon reste l'une des rares nations à maintenir et à durcir sa politique sanitaire. Ce, malgré tous les désagréments que cela cause aux populations gabonaises. Notamment celles envisageant de regagner l’intérieur du pays. Au village Ekouk, les usagers de la Nationale 1 se trouvent bloqués dans une longue file d'attente durant des heures, avant de poursuivre leur voyage vers l'intérieur du pays.

 

Par W. K. N

 

Emile et Jean-Marie, deux pères de famille à la retraite, doivent se rendre à Mbigou pour la célébration du mariage de leur nièce. Assis depuis près d’une heure dans un véhicule double cabine, ils s’alarment devant la file des voitures qui n’avancent que très lentement. Ils fustigent à tour de rôle, la lenteur dans la vérification des autorisations spéciales de circuler et des tests Covid-19 par les éléments de la Gendarmerie nationale commis à cette tâche. Comme ces deux pères de famille, de nombreux Gabonais n’en peuvent plus de vivre en cette période de fin des grandes vacances et du début de l’année scolaire, les tracasseries à Ekouk.

 

Cette bourgade, située à près de 113 kilomètres de la capitale gabonaise, est devenue la porte d’entrée et de sortie dans la province de l’Estuaire. Les milliers de voyageurs, qui empruntent, au quotidien, la Nationale 1, pour se rendre à l’intérieur du pays, doivent marquer l’arrêt pour la vérification de leur autorisation spéciale de circuler ou de leur test Covid-19.

 

Stationnés, les uns après les autres, les véhicules sont alignés dans une longue file d'attente dont la progression obéit aux directives des agents des Forces de l'ordre et de sécurité dudit poste de contrôle. « Ne peuvent passer que ceux qui ont leurs papiers à jour », déclare un gendarme. Une directive qui a le don d’agacer davantage les deux retraités. Pourquoi ne pas affecter plus d’agents, pour accélérer le rythme des vérifications des documents de chaque usager ? S’interroge un chauffeur. « Nous sommes là depuis 30 minutes. Nous n'avons même pas bougé plus de 40 mètres. C'est très embêtant surtout pour ceux qui ont des urgences », rajoute le même conducteur.

 

Conséquence de ce remue-ménage sciemment organisé par le gouvernement, les prix des voyages à l’intérieur du pays ont explosé. Et cela, sans que les autorités trouvent à redire. Une fois de plus, ce sont les usagers qui doivent payer la facture des aléas causés aussi bien par la limitation des places dans les véhicules que par les heures perdues lors de cette attente interminable au poste de contrôle d’Ekouk. « Je suis bien obligé de tenir compte des frais de carburant supplémentaire que coûte l’escale d’Ekouk », se défend un propriétaire de bus.

 

Toutes ces restrictions sont-elles indispensables ?

 

C’est l’éternelle polémique. Le gouvernement ne cesse d’arguer que la mise en œuvre de toutes ces restrictions a, largement, contribué à la maîtrise de la situation épidémiologique au Gabon. Le 03 septembre dernier, le comité de pilotage annonçait un total de 189 cas actifs sur 26 079 cas détectés pour 25 723 guéris et 167 décès. Si ces chiffres rassurent, les populations estiment qu’en combattant la Covid-19 avec autant de mesures restrictives, les dirigeants tuent l’économie et envoient de nombreux compatriotes au chômage.

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