Enfin ! Après des semaines d'attente fébrile, le président de la plateforme Ensemble pour le Gabon, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a daigné se montrer devant les micros ce samedi 25 janvier. Le suspense était à son comble : allait-il déclarer sa candidature à la présidentielle du 12 avril 2025 ? Spoiler : non. Mais ne vous méprenez pas, ce n’était pas pour rien que l’ancien Premier ministre a convoqué la presse. Il avait un message essentiel : « Je réfléchis encore ».
Ah, la magie de la politique ! Transformer une absence de décision en événement national est un art que Bilie-By-Nze maîtrise à la perfection. Entre une autodéclaration d’éligibilité « Je passe toutes les étapes avec brio », a-t-il modestement affirmé et une critique acerbe du calendrier électoral, le locataire du 02 décembre (ou ancien locataire, selon l’humeur) a joué sur l’ambiguïté pour occuper l’espace médiatique.
L’épopée de la « non-déclaration »
Dans une mise en scène digne d’un feuilleton télévisé, Alain-Claude Bilie-By-Nze a laissé planer le doute, suscitant autant d’impatience que d’agacement chez ses partisans et ses détracteurs. « Vous vous demandez certainement, Bilie-By-Nze va-t-il présenter sa candidature ? » Oui, cher Alain-Claude, tout le monde se demande, mais il aurait été encore plus judicieux d’y répondre. « Je ne me déroberai pas », a-t-il ajouté, rassurant sans vraiment s’engager. Une stratégie ? Peut-être. Une esquive ? Très probablement.
On le sait, la réflexion politique est un exercice noble, mais à force de réfléchir, ne risque-t-on pas de rater le train en marche ? L’ancien Premier ministre promet une réponse d’ici le 12 mars. Un délai qui, il faut l’avouer, semble avoir été choisi pour maintenir le suspense à son comble, sans toutefois compromettre sa potentielle entrée en campagne.
L’art de taper sur le calendrier
Si Alain-Claude Bilie-By-Nze n’a pas voulu (encore) se déclarer candidat, il a néanmoins trouvé le temps de décocher quelques flèches bien senties contre le pouvoir en place. Son grief principal ? La date de l’élection, fixée au 12 avril, en pleine période scolaire. « Comment peuvent-ils programmer une élection à ce moment-là ? », s’est-il agacé, accusant le gouvernement de vouloir profiter de « l’impopularité grandissante » du général Brice Clotaire Oligui Nguema pour précipiter les choses.
Certains diront que Bilie-By-Nze a une excellente mémoire : il se souvient même de l’impopularité des autres. Rappelons tout de même que lui aussi a occupé les plus hautes sphères du pouvoir et qu’il connaît les rouages du système qu’il critique aujourd’hui. Ironie ou amnésie sélective ?
Réfléchir, toujours réfléchir
Au final, cette conférence de presse aura été un exercice d’équilibrisme politique : parler beaucoup pour dire peu, mais suffisamment pour maintenir la curiosité. Avec cette sortie, Alain-Claude Bilie-By-Nze a su rappeler qu’il reste une figure incontournable du paysage politique gabonais, même s’il s’abstient pour l’instant de prendre une décision.
Mais une chose est sûre : si le leader d’Ensemble pour le Gabon décide de concourir, il devra bien plus que des effets de manche pour convaincre. En attendant, le pays continue de se préparer pour une présidentielle qui, à en croire l’ironie de certains, pourrait bien se tenir entre deux cours de mathématiques et un contrôle d’histoire-géo. L’énigme Bilie-By-Nze reste entière. Rendez-vous le 12 mars... ou peut-être plus tard. Après tout, dans le théâtre politique, le suspense est souvent plus captivant que le dénouement.
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