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Suspension de 34 policiers au Gabon : quand la police flirte avec le "business parallèle"

IMG Image illustrative de la police.

Par Michel Chris

C'est officiel, la police nationale du Gabon n’en finit plus de surprendre ! En effet, 34 policiers viennent d’être suspendus pour leur présumée implication dans une affaire de trafic de drogue. Il faut croire que certains ont dû confondre leur fonction de "lutte contre le crime" avec "collaboration active dans le crime".

 

Le document officiel, signé le 7 novembre par le général de corps d’armée Serge Hervé Ngoma, détaille cette mesure disciplinaire, qui, disons-le, pourrait faire rougir même les plus imaginatifs scénaristes de série policière. Parmi les agents suspendus, on retrouve les fines équipes de la Brigade anti-criminalité (BAC), de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), et, pour ajouter une touche d’ironie, de l’Office central de lutte anti-drogue (OCLAD). Visiblement, le serment de protéger et servir a pris un sens assez... flexible.

 

Cette suspension massive survient comme un clin d'œil cosmique, quelques jours après la saisie record de 1,5 tonne de cannabis au port Mole de Libreville. Si la cargaison était une surprise pour le service des douanes, elle a sans doute été un coup dur pour nos agents en quête de "complément de revenus". Entre suspicions et silences embarrassés, le mystère plane : y aurait-il un lien entre cette opération douanière et la suspension de nos policiers improvisés "logisticiens" ?

 

Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI)  qui a promis de restaurer l’intégrité des institutions depuis sa prise de pouvoir  fait désormais face à un défi de taille. Car qui aurait imaginé que, dans leur noble mission de restauration, il faudrait inclure une formation accélérée en "comment être policier sans être tentant d'improviser un business parallèle" ?

 

L’affaire suscite aussi l’intérêt des transporteurs urbains et suburbains, habitués aux contrôles fréquents des forces de l’ordre. Peut-être qu'ils se sentiront moins seuls désormais, eux qui dénoncent régulièrement des abus d’autorité, des pratiques douteuses, voire des "prélèvements impromptus". Qui sait, les chauffeurs auront peut-être l’occasion d’organiser des ateliers pour enseigner la ligne de conduite à leurs partenaires de la BAC ou de l’OCLAD.

 

Les autorités gabonaises, quant à elles, espèrent que ce scandale rappellera à tous que la fonction de policier consiste à protéger les citoyens… et non les cargaisons suspectes. Le public, de son côté, espère aussi que cette mesure est le début d’une réelle réforme et non d’une simple opération de communication visant à rassurer.

 

Si l’on pouvait résumer cette situation, ce serait sans doute par cette question : quand la police décide-t-elle de se consacrer pleinement à sa mission première sans céder aux sirènes du "supplément de revenu" ? Au Gabon, on attend avec impatience les prochains épisodes de cette série, espérant que le scénario inclura une vraie restauration de l’ordre.

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