Sorti non pas de la cuisse de Jupiter, mais de la dynastie des Bongo, le fils du président de la République nourrirait, dit-on, des ambitions présidentielles. Si la santé précaire d’Ali Bongo Ondimba ouvre la voie aux scénarii de succession les plus fous, il n’est pas sûr que cet héritier d’envergure soit prêt à prendre la place de son père.
Quelques mois après son curieux limogeage du poste de Coordinateur générales des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin a, complètement, disparu de la circulation. Il n’est plus visible aux côtés de son père aussi bien lors des déplacements à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur. Encore moins, lors des rencontres officielles et officieuses accordées au Chef de l’Etat. Curieux, tout de même, pour un homme qui, tout au long de sa présence au poste de Coordinateur des affaires présidentielles, ne manquait pas de marcher sur les plaques bandes des membres du gouvernement et du Premier ministre. Sa présence, dans le fonctionnement de l’appareil, était si forte que les indiscrétions lui prêtaient des ambitions présidentielles.
Cette folle rumeur de poursuites judiciaires à Londres
Là aussi, c’est le flou total. Personne ne sait, réellement, si la rumeur d’une action en justice intentée contre le fils d’Ali Bongo Ondimba est fondée. La présidence de la République n’a jamais daigné commenter des rumeurs distillées sur cette prétendue affaire d’une action en justice contre le fils aimé de Sylvia Bongo Ondimba. Du coup, personne ne sait si sa disparition des radars serait liée à une action restrictive de sa liberté par les autorités judiciaires britanniques.
Même si, avec le recul, l’on se rend compte qu’une action en justice contre Noureddin Bongo Valentin ne serait pas une première. Il y a deux ans, les acteurs de la société civile avaient porté plainte à son encontre pour des affaires d’enrichissement illicite. « Avec quels moyens et quelles sources de financement un jeune homme, qui n’a jamais travaillé, peut-il justifier d’un tel patrimoine ? », s’interrogeait l’accusation, faisant référence aux biens dont dispose Noureddin Bongo Valentin. En effet, à peine la trentenaire, il est propriétaire d’un immeuble face au Conseil économique, social et environnemental. En outre, il est soupçonné d’activités opaques à Dubaï, à travers notamment des sociétés-écrans basées dans des paradis fiscaux.
On lui prête la montée en puissance « des gabonais venus d’ailleurs » à des postes-clés
Pour aggraver la défiance inaugurale suscitée contre lui, Noureddin Bongo Valentin est accusé à tort ou à raison d’être l’homme à la manœuvre dans la nomination de plusieurs collaborateurs actuels du Chef de l’Etat. Pour la plus part des inconnues au bataillon, sans racine ni attache particulière avec le Gabon. C’est notamment les cas du Franco-rwandais Emmanuel Leroueil, aujourd’hui conseiller spécial du président de la République en charge des questions financières et des hydrocarbures. L’ex-patron du bureau Afrique centrale de Performances Group, pompeusement présenté comme un « jeune économiste africain post-keynisianiste », serait l’homme par qui passe tous les dossiers relatifs aux finances à la présidence de la République.
Nourredin aurait aussi a appelé aux côtés de son père, le Béninois Mohammed Aliou Sali pour occuper le poste de directeur de cabinet adjoint du président ! Cet homme serait devenu, en très peu de temps, l’homme qui dirige le cabinet d’Ali Bongo au point que Théophile Ogandaga, le directeur de cabinet, passe pour un simple figurant. Normal, au regard d’une telle mosaïque, que les inquiétudes se fassent entendre dans l’opinion sur la trop grande place prise par les « gabonais venus d’ailleurs » dans les postes de responsabilité. Loin d’un sentiment xénophobe, l’opinion s’inquiète surtout du fait que la gestion du pays soit confiée à des personnes qui n’ont aucune expérience et même d’un vécu politique.
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