Les jours passent et se ressemblent à la Comilog ( Compagnie minière de l’Ogooué). La Coalition des syndicats est vent debout depuis plusieurs mois sans que la direction générale n’apporte des solutions satisfaisantes aux revendications posées sur sa table. L’Administrateur directeur général, Léopold Batolo, donne désormais l’impression d’avoir perdu pied dans ce qui s’apparente à une crise sociale sans précédent au sein de cette filiale du groupe français Eramet. Ce n’est pas Joscelain Lebama, l’actuel Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’industries minières et métallurgiques ( STRIMM), qui apportera des contradictions à cette réalité.
Bien au contraire, le leader syndicaliste vient de publier chez nos confrères de Gabon quotidien une lettre ouverte visant à dénoncer le climat délétère, la chienlit mais surtout les pratiques ségrégationnistes instituées en mode de gouvernance au sein de la Comilog. Pour le syndicaliste, la décision récemment prise par la direction générale de créer « un Comité de direction gabonais » sera hautement préjudiciable à la cohésion dans l’entreprise. « Elle menace gravement la cohésion interne et est de nature à institutionnaliser, voire exacerber une logique de clans au sein de l’entreprise », dénonce Lebama.
Non sans indiquer que cette logique, d’un temps révolu, est loin de favoriser un dialogue social apaisé, mais constitue une atteinte directe à l’unité indispensable entre travailleurs gabonais et expatriés, qui ensemble, assurent la marche et la pérennité de la COMILOG.
Enlisement et crise
C’est dans ce contexte de crise que Léopold Batolo et les membres de la direction ont convoqué ,à Libreville, un dialogue avec les organisations syndicales. Comme il fallait s’y attendre, la rencontre a viré au fiasco. « Mais comment espérer un véritable dialogue dans un environnement miné par des pratiques managériales douteuses aux élans ségrégationnistes qui injectent le vénin de la division et sapent les fondements même d’une collaboration saine et constructive entre les travailleurs ? » interroge le président du STRIMM.
Et de poursuivre : « Sans surprise, malgré les attentes légitimes des travailleurs, les discussions qui se sont tenues durant trois jours au Radisson à Libreville avec les secrétaires généraux n’ont produit aucun résultat tangible, révélant une fois de plus, le mépris latent des préoccupations des salariés. »
Droit vers une nouvelle paralysie
Conséquence de tout ce charivari, les agents ont décidé d’organiser ce lundi 2 décembre à Moanda une assemblée générale jugée déterminante. « Cette situation est le reflet d’une crise de confiance profonde à l’endroit de la Direction Générale, alimentée par des années de promesses non tenues et d’un dialogue de façade depuis le changement du mandataire social en 2019 », fustige Lebama. Avant de conclure : « L’Assemblée Générale du 2 décembre 2024 doit être un moment de sursaut collectif et de dignité retrouvée. Unissons nos forces, pour faire entendre notre voix et exiger des changements structurels qui rétabliront non seulement nos droits, mais aussi affirmer notre juste et légitime place au sein du groupe ERAMET. »
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires