Après son entrée au gouvernement, il lui a été assignée une mission : faire élire Ali Bongo Ondimba dans le département de la Boumi-Louetsi où ce dernier avait été, copieusement, battu par Jean Ping en 2016. Martin Moulengui Mabende n’a pas hésité, un seul instant, a lâché son mentor Guy Nzouba Ndama, pour le maigre poste de ministre délégué aux Eaux et forêts. Sauf que l’ancien député du deuxième siège du département de la Boumi-Louetsi sait qu’une victoire d’Ali Bongo Ondimba dans la Ngounié Sud, et précisément dans le département, est quasiment impossible.
La preuve, ces dernières semaines les populations s’organisent sur le terrain pour exprimer, ouvertement, leur mécontentement. Absence de route, exploitation éhontée de la forêt sans retour sur investissement, pas d’hôpital, de travail… la Boumi-Louetsi comme les autres localités de la Ngounié Sud est plongée dans la précarité. Une précarité voulue et entretenue par un régime qui refuse de lancer un vaste plan de désenclavement et de développement de cette partie de la quatrième province du pays. Les populations comptent bien renvoyer l’ascenseur au régime.
Cette forme d’« holocauste » à l’endroit d’une communauté et d’une région est tout aussi perceptible dans la distribution des postes au gouvernement et dans l’administration publique. Outre Moulengui Mabendé (ministre délégué aux Eaux et forêts) et Christiane Leckat (gouverneur de la Ngounié), le régime considère que les autres ressortissants de cette partie du pays sont « des ignares », « des totos » qui n’ont droit à rien. A contrario, des ressortissants du département de Tsamba-Magotsi (Ngounié Nord) qui, a eux seuls, occupent la présidence du Sénat (Lucie Milebou-Aubusson), les Affaires étrangères (Yolande Nyonda), la présidence du Conseil d’administration du Faner (Léon Armel Bounda Balondzi), la tête de la Caistab (Thierry Mboutsou)…
La discrimination des enfants de la Ngounié Sud ne s’arrête pas là. Puisque même au sein du Parti démocratique gabonais, les « camarades » issus de cette localité sont brimés et humiliés. Au point que ce soit désormais le ministre Yves-Fernand Mamfoumbi (un Punu de Ndendé) qui en vient à être le régent du PDG dans toute la Ngounié Sud. Une imposture favorisée par le larbinisme de certains PDGistes à l’image de Jules Esdras Mouhouloulou, député du troisième siège du district de Nzenzélé. Ce dernier n’a pas hésité à laisser tomber son mentor, Juste Louango Bouyomeka pour aller s’allier à Mamf 10. Et comme si tout cela ne suffisait pas, Mamf 10, soutenu, d’une certaine manière, par Martin Moulengui Mabende, manœuvre dans l’ombre pour empêcher l’émancipation politique de tout acteur qui viendrait remettre en cause cette situation désormais inacceptable. Sauf que la donne a changé.
Je pense que pour le compte de cette élection présidentielle 2023, l'élection d'Ali Bongo dans cette partie de la province était actée . Seulement, d'après les sondages, les hauts PDGistes se sont foutus dans la merde en choisissant des candidats impopulaires ; opportunistes et arrogant s . Une chose qui fâche les populations de la Boumi-Louetsi .
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