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Politique

Naufrage du navire d’Esther Miracle : " La NAR reste (...) stupéfaite devant la décision qui consiste à  ne pas procéder aux obsèques nationales avant de laisser les familles enterrer leurs défunts dans l’intimité."

IMG La NAR dénonce l'absence d'obsèques nationales.

La tragédie qui frappe notre pays en ce mois de mars n’a pas fini de dévoiler les nombreux manquements du Gouvernement en matière de gestion des affaires sociales. Il n’est pas besoin d’être expert dans le domaine pour deviner l’impact que ces mesures inéquitables auront sur les personnes directement concernées.

 

Plusieurs aspects sont à considérer. Il y a d’abord l’ambiguïté dans le traitement et la communication des informations qui fusent autour de cet évènement malheureux. Il y a ensuite, du point de vue psychologique, la prise en charge des rescapés mais aussi celle des parents des victimes.

 

S’agissant du premier point, il faut dénoncer le manque de clarté sur le nombre exact de victimes qui ne cesse de croitre au fil des recherches alors que l’on sait très bien qu’il ne sera bientôt plus possible de repêcher d’autres victimes à cause de l’état avancé de la décomposition des corps.

 

Pour ce qui est du deuxième point, il faut dire que la peine dans laquelle se trouvent les rescapés et les familles endeuillées de ce naufrage mérite que ces derniers soient traités avec la plus grande dignité possible.

 

Or, contre toute attente, il sera porté à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’une patrouille de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) aurait saisi une cargaison de 142 kilos de poissons à bord d’un chalutier santoméen pris en flagrant délit de pêche illégale dans les eaux gabonaises. Ladite cargaison aura été remise au ministre de la Pêche et de l’Economie maritime  qui l’a eu transférée à la Croix rouge afin que cette dernière la distribue à son tour  aux rescapés et aux familles endeuillées tout cela, conformément à la politique de solidarité prônée par le chef de l’Exécutif Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA.

La Nouvelle Alliance Républicaine tient à exprimer son étonnement sur le sens que l’on peut donner à ce geste.

 

En effet, comment peut-on expliquer que l’on donne à consommer aux rescapés et aux familles durement éprouvées, des produits halieutiques tirés de ces mêmes eaux qui renferment encore des corps de compagnons de voyage pour les uns et pour les autres,  de parents morts ou disparus? Serait-ce abusif de cautionner l’opinion du Gabonais lambda qui déclare dans son interprétation  simpliste que ce geste signifie « mangez-vous- mêmes vos parents ! » ? Pour sa part en tout cas, la NAR juge que cette action blesse la décence.

 

 Monsieur le ministre, imaginez un seul instant qu’il se soit trouvé un de vos enfants parmi les naufragés d’Esther Miracle. Quel sens auriez-vous donné à ce geste de solidarité nationale ?

De plus, pour exprimer sa compassion, témoigner sa   solidarité aux familles endeuillées puis permettre à celles-ci de faire face aux formalités liées à la tragédie, le chef de l’Exécutif a décidé d’octroyer 10 millions de FCFA à chaque famille qui a identifié son parent décédé dans le naufrage et la somme de 3 millions de francs CFA aux rescapés.

 

Le geste est bien sûr louable et encourageant. Toutefois la  Nouvelle Alliance Républicaine et le Peuple gabonais auraient très certainement souhaité que cet argent fût utilisé plus tôt pour améliorer  des conditions de vie qui se dégradent chaque jour un peu plus ; plongeant ce même Peuple dans une précarité qui l’oblige à survivre seulement, donc en tirant le diable par la queue et ce au  péril quotidien de leurs vies. Ils sont obligés d’emprunter des moyens de fortune pour leur transport ; recourant à ceux  qui sont les plus accessibles par rapport à leurs maigres moyens même si les conditions de sécurité restent dramatiquement alarmantes alors que les autorités qualifiées en la matière nous disent le contraire.

 

C’est pour cette raison que la NAR prend l’initiative aujourd’hui de venir rappeler les dispositions de l’article 12(loi n°001/2018 DU 12 janvier 2018) de la constitution qui stipule:

 

«Je jure de consacrer toutes mes forces au bien du Peuple gabonais, en vue d’assurer son bien-être et de le préserver de tout dommage, de respecter et de défendre la Constitution et l’Etat de droit, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge et d’être juste envers tous.»

 

La Nouvelle Alliance Républicaine et le Peuple gabonais rappellent que la vie humaine n’a pas de prix.  Il est donc du devoir du chef de l’Exécutif de préserver la vie de chaque Gabonaise et de chaque Gabonais en commençant par une bonne  gouvernance sur tous les plans ;  et d’éviter ainsi de se comporter en médecin après la mort. Les populations gabonaises attendent que des mesures fortes soient prises et qu’elles  garantissent leur sécurité dans le transport maritime en particulier et le domaine des transports en général surtout pour ce qui est du respect des normes de navigation et de l’efficacité des secours en cas d’accident.

 

Par ailleurs, la NAR reste aussi stupéfaite devant la décision qui consiste à  ne pas procéder aux obsèques nationales avant de laisser les familles enterrer leurs défunts dans l’intimité. Ce drame, bien qu’ayant affecté singulièrement les familles a été un choc national. Les rassemblements et les marques de compassion auxquels nous avons assisté au port môle et à travers toutes les communications faites sur les medias témoignent largement de cette émotion partagée par tous.

 

Une cérémonie qui donnerait l’occasion au Peuple de faire le deuil de ce drame semble être très fortement indiqué en plus d’être perçue comme une sensibilisation sur les missions dévolues au ministère des Transports et de la marine marchande.

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