Il aura fallu sept jours. Sept jours d’un silence assourdissant, presque religieux. Puis, soudain, l’explosion. Ce jeudi 27 mars 2025, Michel Ongoundou Loundah, président de REAGIR et candidat recalé à la présidentielle du 12 avril, est sorti de son mutisme. Il n’a pas mâché ses mots. Il les a tranchés, aiguisés, affûtés comme des lames. Son verdict est sans appel : la Cour constitutionnelle a jugé sur ordre. Son exclusion serait donc une pure formalité dans l’art délicat du verrouillage politique.
Derrière les apparences juridiques, derrière les arguments enrobés de formules latines, derrière les paragraphes bien ficelés du Code électoral, Michel Ongoundou Loundah voit une main invisible. Une main qui écrit l’histoire à l’encre de l’exclusion. « Le droit a été écarté, la vérité déformée, et la justice instrumentalisée », s’indigne-t-il, le regard dur, la voix ferme. Un homme écarté ? Sans doute. Un système révélé ? Certainement.
Quand le droit devient un détail gênant
Selon l’intéressé, son dossier était irréprochable. Pas une virgule de travers. Pas une signature manquante. Une candidature en béton armé, impossible à déboulonner… sauf en convoquant l’article 87 du Code électoral. Un article qui, soudainement, prend des allures d’arme fatale, utilisé non pas pour garantir l’équité, mais pour éliminer un adversaire gênant.
Et qui donc a porté cette opposition devant la Cour ? Un électeur soucieux de la légalité ? Un fervent défenseur du droit électoral ? Que nenni ! Selon Michel Ongoundou Loundah, c’est une entité bien plus obscure : la branche dissidente de son propre parti, une "structure illégitime" qui, selon lui, roule pour le pouvoir en place. « Ce n’est pas un électeur, mais une structure usurpatrice qui a saisi la Cour. Leur but ? M’éliminer pour préserver un système qui refuse la contradiction », accuse-t-il.
Une démocratie sous haute surveillance
Cette affaire pose une question brûlante : jusqu’où va l'indépendance des institutions ? À en croire l'ex-candidat, la Cour constitutionnelle ne s'est pas contentée d’interpréter la loi : elle l’a modelée, sculptée, ajustée aux besoins du moment. « Elle n’a pas jugé au nom du droit, elle a tranché au nom d’un pouvoir », lâche-t-il, mordant.
Et l’analyse politique donne du poids à ses propos. Dans une démocratie, la justice électorale est censée arbitrer, garantir l’équité du jeu. Mais lorsque les décisions semblent cousues de fil blanc, lorsque les verdicts servent les intérêts d’un camp, la confiance s’érode, la suspicion grandit.
Michel Ongoundou Loundah le sait. Il le martèle. « Cette exclusion n’est pas un simple incident électoral. C’est un symptôme. Celui d’un système qui verrouille, qui évacue, qui élimine avant même que la compétition ne commence ».
Un combat perdu d’avance ?
Que reste-t-il à Michel Ongoundou Loundah, désormais privé de bulletin de vote à son nom ? La colère, certes. L’amertume, sans doute. Mais surtout, une conviction : son éviction est la preuve qu’il était un danger pour l’ordre établi.
D’ailleurs, il ne compte pas baisser les bras. Il en appelle au peuple, aux consciences éveillées, à tous ceux qui voient dans son éviction non pas une simple anecdote politique, mais une pièce supplémentaire dans le puzzle d’une démocratie en trompe-l’œil. « Le combat pour la justice continue, même lorsque la loi est manipulée », conclut-il, le poing serré. Le message est lancé. Mais sera-t-il entendu ? Là est toute la question.
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