IMG-LOGO
Accueil Article Malversations financières au Trésor public : Plus de 3 milliards de FCFA pour un projet non-livré : les syndicats se déchirent !
Economie

Malversations financières au Trésor public : Plus de 3 milliards de FCFA pour un projet non-livré : les syndicats se déchirent !

IMG Un scandale qui fait grand bruit au Trésor.

C’est un scandale qui fait trembler l’ensemble des responsables du Trésor public. Du moins, ceux qui ont, de près ou de loin, géré le projet portant sur la stabilisation et la sécurisation du système d’information (P3SI) de la DGCPT. Si les travaux dudit projet ont bien été lancés, le 17 juillet 2020, pour une livraison au 1er trimestre 2021, à ce jour, rien n’a été achevé. Or, une somme totale de 3 milliards 724 millions 200 mille Fcfa avait été mobilisée et décaissée. Le 17 juillet 2020, Franck Yann Koubdje, le Directeur général du Trésor public à l’époque, avait signé l’ensemble des documents relatifs à la constitution des équipes (comité de pilotage, comité du projet et les équipes projets).

 

Le Synat veut-il sauver les « voleurs » ?

C’est la question qui est sur toutes les lèves au moment où est partagée sur les réseaux sociaux une liste qui accuserait plusieurs d’entre eux d’avoir transformé l’administration en véritable pompe à milliards de FCFA. Pour tenter d’étouffer un scandale qui risque, semble-t-il, d’ébranler leur administration, le Syndicat National des Agents du Trésor (Synat), que dirige David Mounguengui, a sorti l’artillerie lourde pour dénoncer « la calomnie », « la diffamation », « la cabale » dont seraient victimes plusieurs responsables au sein du Trésor.  Les mots pleuvent et le ton monte.  « Nous ne pouvons tolérer que de tels agissements portent atteinte à l’intégrité morale et professionnelle de nos collègues », déclare, le 24 janvier dernier, Davy Mounguengui.

 

Sauf que dans le même temps, aucune explication n’est apportée à cette série de révélations. Le Synat, que plusieurs agents soupçonnent d’être en mission commandée, afin de sauver les têtes de plusieurs responsables au Trésor public va, curieusement, se garder d’aborder le fond de ces révélations. Se contentant de menacer de poursuites judiciaires les auteurs de « la cabale ».

 

UGCPT contre-attaque

Mais là où l’affaire devient croustillante, c’est la réaction d’un autre syndicat au Trésor public. Attaché aux valeurs d’intégrité, de dignité et de transparence dans la gestion de l’argent public, l'UGCPT va, à travers un communiqué, indiquer se « mettre du côté de la République et se constituer partie civile contre les collègues véreux identifiés par tous les rapports des services de renseignement dans les projets du Trésor qui n'ont pas abouti et dont des milliards au nom des individus ont été versé, notamment le Projet P3SI, plus de 6 milliards, dont 1300 millions de FCFA d'achats de véhicules immatriculé 151 ».

Et de poursuivre : « Plus de 600 millions de FCFA de titre de frais de formation au nom d'un individu. Le Général de Brigade, Président de la Transition, Président de la République peut compter sur l'UGCPT et son Président Emérite pour la manifestation de la vérité ».

 

Une administration en apnée et une direction générale silencieuse

Alors que les structures syndicales se livrent une guerre ouverte, le Directeur général de la Comptabilité Publique et du Trésor, Luther Steeven Abouna Yangui, se terre dans le silence. Pas un mot sur une affaire qui en plus de salir la réputation de son administration jette le discrédit sur une entité aussi sensible. « Déjà que l’administration gabonaise peine à rassurer sur sa gestion financière, ce genre de scandale ne fait qu’attirer davantage l’attention sur ses failles structurelles », analyse un opérateur économique.

 

Et pendant ce temps, les vrais problèmes persistent : un système de gestion opaque, des projets en suspens et une administration qui peine à moderniser ses outils. Au lieu de se concentrer sur la réforme, certains préfèrent transformer les couloirs du Trésor public en arène politique. A la fin, ce brouhaha médiatique affaiblit l’ensemble de l’appareil d’Etat. Les agents intègres se retrouvent éclaboussés par un scandale dont ils ne sont même pas les auteurs. Les partenaires économiques, quant à eux, commencent à se demander si leurs investissements ne risquent pas de se perdre dans un trou noir bureaucratique.

 

Mais derrière cette série de scandales, se cache une réalité inquiétante : l’absence d’un véritable mécanisme de transparence et de responsabilité.

 

Partagez:

0 Commentaires


Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires