Lee White est en difficulté. Après l’arrestation de son protégé, Ghislain Moussavou, l’actuel ministre des Eaux et forêts sait qu’il est dans le viseur de ceux qui ont, à la présidence de la République, donné le feu vert, pour que le Directeur général des forêts aille croupir à la prison du Gros-Bouquet. Immédiatement, après que ce scandale a éclaté, la société civile a appelé à la démission d’un ministre qui ne pouvait ne pas être au courant des actes de malversations posés par son directeur. Lee White, comme c’est souvent le cas, est resté muet comme une carpe de l’Ogooué. Sauf que, cette fois-ci, les affaires sales du ministre d’origine britannique resurgissent et risquent de l’emporter.
A l’exemple de cette affaire de corruption à l’endroit des syndicalistes. Des sources internes à ce département révèlent que plus de 54 millions de Fcfa auraient été décaissés en l’espace de deux ans au profit des leaders syndicaux. C’est précisément 11,8 millions de Fcfa en mars 2020, 26 millions de Fcfa en avril de la même année et 16 millions de Fcfa en mai, poursuit la même source. Si les leaders du Syndicat national des gestionnaires des ressources naturelles (Synagren), que dirige Serge Nguema Asseko, n’ont pas daigné répondre aux accusations portées contre eux, il n’empêche qu’un fort soupçon pèse désormais sur ces partenaires sociaux. D’autant qu’indiquent les sources proches du cabinet de Lee White, « la mission de ces syndicats était d’espionner le mouvement syndical et de saboter les actions menées ».
L’affaire ne s’arrête pas là. Puisque les responsables syndicaux sont aussi accusés de se faire « graisser la patte » à travers leur participation aux missions à l’extérieur. Ce qui explique sans doute le fait que le Synagren n’a pas hésité à demander à Lee White de financer le séjour de deux de ses membres à Genève du 28 mai au 21 juin 2022. Le tout pour la bagatelle somme de 11 millions 858 mille 825 Fcfa. « Monsieur le ministre, cette somme nous permettra de couvrir les frais relatifs à la mission… », peut-on lire dans la correspondance de demande de financement dont la Cigale Enchantée a pu obtenir copie.
L’affaire a vite fait de susciter l’indignation au sein du ministère surtout que ladite mission, dont le coût est évalué à plus de 11 millions de Fcfa, n’a rien à voir avec les activités du ministère, mais plutôt d’une rencontre de formation des acteurs syndicaux. « On ne peut, d’un côté, arrêter et envoyer les directeurs généraux en prison pour des malversations, et de l’autre, continuer à poser des actes qui relèvent purement et simplement de la corruption et de l’achat des consciences. Le syndicat, pour garder sa crédibilité, devrait financer ses activités internes avec son argent et non solliciter l’argent d’un ministre déjà soupçonné de complicité dans les différentes malversations », s’indigne un cadre.
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