L' actuel ministre des Travaux publics sur une chaisse éjectable.
L’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale est attendue avec une attention particulière par les populations des Trois Louetsi : la Boumi (Mbigou), la Bibaka (Malinga) et la Wano (Lebamba). En effet, cette région, considérée comme le fief familial de la Première Dame, bénéficie, à tort ou à raison, d’une influence supposée dans les nominations ministérielles.
Boumi (Mbigou) : des tensions communautaires et des manœuvres risquées
À Mbigou, les ambitions sont vives et les clivages nets. Une vive contestation émane des cadres du centre-ville, qui dénoncent une pratique établie : la majorité des ministres issus du département seraient originaires des cantons environnants, au détriment des natifs de la commune centrale. Une délégation se serait même rendue auprès des plus hautes autorités pour plaider ce rééquilibrage.
Dans ce contexte déjà tendu, une lettre signée par un canton – se prétendant représentatif – est venue compliquer la situation en demandant officiellement le maintien de l’actuel ministre de la Santé. Cette initiative a été mal perçue par l’opinion publique, qui y voit une forme de clientélisme incompatible avec les promesses de la nouvelle République.
Cependant, ces manœuvres de pression pourraient être contre-productives. Le Président de la République est réputé pour ne pas apprécier le chantage, quelle qu’en soit l’origine. Il pourrait donc, en réaction, surprendre tous les protagonistes par un choix inattendu, déjouant les calculs des différents clans.
Bibaka (Malinga) : une succession apaisée autour d’une candidate consensuelle
La situation apparaît plus sereine à Malinga. Les cadres locaux auraient neutralisé une potentielle source de tension en orientant l’ancien ministre Philippe Nzengue Mayila vers le Sénat. Le choix ministériel pour ce département pourrait dès lors se porter sur une personnalité consensuelle : une jeune cadre du Ministère de l’Éducation nationale, décrite comme avenante, socialement responsable et dépourvue d’antagonismes avec la classe politique locale. Son profil semble faire l’unanimité, offrant une transition apaisée.
Wano (Lebamba) : la défiance envers un ministre contesté
Le cas de Lebamba est le plus problématique. L’actuel ministre des Travaux Publics, bien que positionné pour se maintenir, a accumulé les griefs. Son refus catégorique de quitter le PDG pour rallier l’UDB – le parti du président – malgré les mises en garde d’émissaires de haut rang, a été perçu comme une trahison. Pire, il aurait activement soutenu des candidats opposés à ceux de l’UDB lors des dernières élections, allant jusqu’à financer l’opposition locale d'abord et ensuite, en allant combattre son collègue du gouvernement dans la Dola voisine.
Ces écarts politiques sont aggravés par un scandale financier : la gestion solitaire et opaque du « Milliard de Lebamba », un fonds pour lequel il aurait été à la fois ordonnateur, gestionnaire et sélectionneur des entreprises, sans comité de surveillance. Ce tableau accablant rend son maintien très improbable.
Surtout , et à l'observation,aucun intérim ne lui a été confié et mieux, le Président de la République visite les chantiers routiers et de construction ,sans être accompagné de son ministre de tutelle. Est ce un signe avant-coureur ? Les jours à venir nous edifieront .
L’arbitre suprême : le regard de la Première Dame
Dans ce dossier sensible, le point de vue de la Première Dame, née dans cette région, pèsera certainement dans la balance. Selon des indiscrétions, celle-ci serait profondément déçue par les agissements de certaines personnalités locales qui, se prévalant de liens familiaux, adoptent des comportements « sulfureux » susceptibles d’entacher son image. Son influence pourrait donc viser à écarter les profils controversés et à privilégier l’intégrité.
En conclusion, la désignation des ministres pour les Trois Louetsi illustre la complexité de l’équation gouvernementale, tiraillée entre les pressions locales, les exigences de méritocratie et la volonté présidentielle d’affirmer son autorité. Les manœuvres de coulisses pourraient bien se solder par des surprises, dans un climat où la méfiance envers le clientélisme n’a jamais été aussi forte. L’heure est au « wait and see ».
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