Le bureau du PDG lors de sa déclaration de soutien.
Le miracle s’est produit. Après une retraite spirituelle d’une journée et demie, le Parti démocratique gabonais (PDG) a eu une révélation : Brice Clotaire Oligui Nguema est l’homme de la situation. Une découverte aussi soudaine que prévisible, qui mérite qu’on s’y attarde.
Le PDG, ce funambule de la transition
Il fallait un certain talent d’équilibriste pour passer du « Parti de l’émergence » à celui de la « Refondation ». Mais le PDG n’en est pas à son premier tour de magie. Après avoir dominé la scène politique depuis 1968, survécu à plusieurs vagues de contestation et à une transition censée enterrer son héritage, le voilà redevenu central dans le jeu politique.
En réalité, ce choix relève davantage du réflexe de survie que de l’adhésion idéologique. Car dans un pays où la transition s’apprête à tirer sa révérence, il vaut mieux être du bon côté de l’Histoire. Et qui mieux que le président de la transition lui-même pour incarner… la continuité du changement ? Un bilan qui tombe à pic. Le PDG justifie son soutien en invoquant les réalisations de la transition : Des infrastructures en chantier (qu’importe si elles étaient prévues avant août 2023).
Une amélioration des services essentiels (avec encore quelques coupures d’eau et d’électricité, pour maintenir le suspense). 20 000 emplois promis aux jeunes (dans un pays où le taux de chômage atteint des sommets). Le remboursement anticipé de l’eurobond de juin 2025 (ce qui revient à prendre un crédit pour rembourser un autre crédit). Le rachat stratégique de Tullow Oil et SMP (parce que récupérer le pétrole, c’est toujours une bonne idée à la veille d’une élection). Bref, un bilan suffisamment solide pour légitimer un soutien, mais aussi assez flou pour éviter qu’on pose trop de questions.
Le PDG, ce caméléon politique
S’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher au PDG, c’est son incroyable capacité d’adaptation. Passé maître dans l’art du recyclage politique, il a cette faculté unique de ne jamais être totalement responsable de la situation, tout en restant au cœur du pouvoir.
Là où d’autres partis auraient sombré après un coup d’État, le PDG se repositionne en force de soutien patriotique. Exit le passé encombrant, bienvenue dans l’ère du pragmatisme. Les mêmes visages, mais avec un discours neuf. Qui osera dire que c’est du déjà-vu ?
Un plébiscite en vue ?
Le PDG appelle ses militants à voter massivement pour Oligui Nguema. Difficile de dire si c’est une consigne ou un rappel à l’ordre. Une chose est sûre : le parti est convaincu que le « candidat du peuple » bénéficiera d’un soutien sans faille.
Mais les Gabonais, eux, que choisiront-ils ? Si l’histoire nous a appris une chose, c’est que les surprises électorales existent… parfois. Alors, le 12 avril 2025, changement de décor ou nouvelle saison du même feuilleton ?
À suivre
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