Le maire d'Akanda en très mauvaise posture.
Il ne fait pas bon de se trouver à la tête d’une municipalité et d’être soupçonné de malversations financières. A la vitesse de l’éclair, on peut, très vite, se retrouver pensionnaire de la prison centrale de Libreville. L’ex-maire d’Oyem, Christian Abessolo Menguey vient d’en faire l’amère expérience. C’est sans doute la peur de connaître le même sort qui a poussé l’actuel maire d’Akanda, Yvon Patrick Rombogouera, d’initier une plainte en diffamation contre le journal Le Soleil auprès de la Haute Autorité de la communication (HAC).
L’édile reproche au média dirigé par Randy Ekwaghe Obame d’avoir évoqué la plainte émise par un collège de conseillers municipaux de l’opposition contre sa personne. En grande Une, le média s’est interrogé sur le sort d’un maire qui fait l’objet d’une poursuite judiciaire pour un détournement de fonds publics. Les conseillers municipaux dénoncent le fait qu’Yvon Patrick Rombogouera a inscrit, au titre des dépenses, une rubrique dénommée « domesticité, électricité, eau et téléphone ». Ladite prime, qui est versée à l’ensemble des membres du bureau du Conseil municipal et à ceux des deux arrondissements, s’élève à 94 millions 560 mille Fcfa. Les conseillers municipaux de l’opposition, conduits par le Vice-président de l’Union Nationale, Jean Gaspar Ntoutoume Ayi, estiment que le versement de cette prime est totalement illégal.
Habité par la peur de finir en prison
Le Soleil souligne, en outre, que « sur un budget annuel de 1 milliard 643 millions 217 mille 222 Fcfa, seuls 7,33 %, soit 120 millions 505 mille Fcfa sont consacrés à la ville. Et de poursuivre : « La mairie consacre 92,67 % de ses ressources, soit 1 milliard 522 millions 712 mille 222 Fcfa aux dépenses du personnel, des élus et à leur confort. D’où la vie de nabab que mènent le narcissique Rombougouera et sa clique ». C’en était trop pour le maire d’Akanda qui va se sentir sali par le journal.
Sauf qu habité par la peur de finir en prison, Yvon Patrick Rombogouera va, totalement, se fourvoyer, en s’attaquant à la presse, alors que les journalistes ont fondé leurs écrits sur les révélations faites par le collège des conseillers municipaux de l’opposition. Si tant est que l’édile n’a aucun reproche à se faire sur sa gestion de la mairie, il aurait été plus avisé, en initiant une plainte en diffamation contre les conseillers municipaux en plus de démonter sur la place publique les accusations portées contre lui par ses collègues. Ce qui n’est pas le cas.
Bien au contraire, sa tentative, de faire sanctionner le journal Le Soleil, ressemble plus à une manœuvre d’enfumage visant à étouffer dans l’œuf le scandale de sa gestion. Yvon Patrick Rombogouera veut bâillonner la presse, en espérant, peut-être, que l’action en justice de Jean Gaspar Ntoutoume Ayi et les siens ne prospère pas. Il pourra toujours prendre pour prétexte que les conseillers municipaux, qui ont initié cette plainte, appartiennent à l’opposition et, de ce fait, veulent en découdre avec un maire issu des rangs du Parti démocratique gabonais (PDG). Au regard de la tournure des événements, ce n’est pas sûr que cette opération de diversion aboutisse. Rombogouera a, peut-être, sa place en prison, si la justice fait correctement son travail et que l’on n’intègre pas les considérations politiques dans une affaire purement judiciaire.
(Affaire à suivre…)
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