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Politique

La famille Bongo invente la victimisation 5 étoiles depuis Paris

IMG Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Valentin.

Décidément, la famille Bongo ne cessera jamais de nous surprendre. Après avoir inventé la démocratie familiale, le trésor public privatisé et la signature présidentielle en kit, voilà qu’elle nous gratifie d’un nouveau concept : la victime 5 étoiles, version exil parisien. Depuis leurs confortables appartements haussmanniens, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Valentin, fraîchement remis de leurs « problèmes de santé », ont pris le micro pour dénoncer tenez-vous bien des « sévices » subis en prison à Libreville.

 

Ah, les sévices ! Sans doute la perspective d’être traités comme… de simples prévenus, soumis aux règles de la justice ordinaire, a-t-elle paru insupportable à ces anciens maîtres du jeu. On imagine mal, en effet, comment un Noureddin habitué aux jets privés et une Sylvia tout droit sortie des podiums du pouvoir ont pu supporter la grisaille des cellules gabonaises. Un choc culturel, assurément.

 

Le plus savoureux dans cette sortie médiatique n’est pas tant son contenu creux comme un discours électoral de 2016 que son timing. Car elle tombe, ô surprise, à quelques mois d’un procès qui risque de leur rappeler que la République n’est pas un patrimoine transmissible. Un procès reporté à leur propre demande, histoire de « mieux préparer leur défense » une défense qui, à ce rythme, pourrait bien durer jusqu’à la Saint-Glinglin.

 

Le palais du bord de mer ne s’y est pas trompé, qualifiant cette manœuvre de « diversion et brouillage judiciaire ». En clair : un écran de fumée pour tenter de peser sur l’opinion publique internationale et jeter l’opprobre sur une justice qui, pour une fois, ne leur est plus acquise. Mais à Libreville, tout le monde connaît la chanson : quand on ne peut plus diriger, on dramatise ; quand on ne peut plus régner, on se plaint.

 

Et l’on ne peut s’empêcher d’y voir une ironie cruelle : ces mêmes personnages qui faisaient arrêter leurs adversaires politiques sur un simple froncement de sourcils, qui faisaient humilier des fonctionnaires dans la cour du Trésor ou réduire des opposants au silence, se découvrent aujourd’hui une passion soudaine pour les droits humains… les leurs, bien entendu.

 

Les Gabonais, eux, ont la mémoire longue. Ils se souviennent encore des garanties données par la famille Bongo avant leur exil angolais : « Nous reviendrons pour faire face à la justice. » Aujourd’hui, les mêmes préfèrent plaider leur cause à Paris, comme si le Gabon n’était bon que pour être gouverné, mais jamais jugé.

 

Mais qu’on se rassure : malgré ce festival de victimisation, la justice gabonaise ne se rendra pas sur les plateaux de télé français ni sur les réseaux sociaux. Comme l’a rappelé la présidence, l’affaire se traitera dans les prétoires gabonais, devant les juges gabonais, et sous le regard d’un peuple qui n’attend plus que la vérité.

 

En attendant, Sylvia et Noureddin continuent de s’agiter sous les dorures parisiennes. Peut-être se prennent-ils à rêver d’un nouveau mandat… en tant que victimes cette fois. Mais qu’ils se rassurent : dans la République, la justice ne s’écrit pas à la plume dorée, mais au marteau du juge. Et au Gabon, le marteau est prêt à frapper. Et comme dit ce proverbe gabonais : « Quand la pluie te surprend, inutile de te plaindre du parapluie que tu n’as jamais acheté. »

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