Installations délabrées, mauvaises conditions d’étude et de travail, voilà à quoi ressemble, aujourd’hui, l’Université des sciences et techniques de Masuku située dans la province du Haut-Ogooué. Face à l’indifférence du gouvernement les étudiants viennent de barricader toutes les entrées au sein de l’établissement.
Ce jeudi 2 mars, la tension est montée d’un cran à l’Université des sciences et technique de Masuku. Les étudiants viennent de barricader l’ensemble des entrées de l’établissement afin de dénoncer des conditions d’études chaotiques en plus de l’enlisement dans le fonctionnement de la deuxième université du pays.
Avant cette décision radicale, ils avaient, il y a quelques jours, diffusé sur les réseaux sociaux plusieurs courtes vidéos montrant au monde entier le calvaire qui est le leur. Bâtiments vétustes, conditions d’apprentissage et de travail de plus en plus déplorables. La deuxième plus grande université publique du pays est à l’agonie.
Les vidéos ont suscité une vague d’indignation. Immédiatement, l’opinion fustige le mutisme du régime d’Ali Bongo Ondimba devant « le génocide » intellectuel à Masuku. L’indignation est d’autant plus grande que chaque année, l’établissement est censé recevoir un budget alloué pour son entretien et son fonctionnement. Pire, à en croire certaines sources, des entreprises adjudicataires avaient été affectées pour la réfection des bâtiments de cette université, mais à ce jour, les délais fixés sont largement dépassés et les travaux n’ont toujours pas été livrés, dénoncent plusieurs enseignants. Malversations financières ? Détournements de fonds ? Le ministre de l’Enseignement supérieur, Patrick Mouguiama-Daouda demeure aphone.
Ce n’est pas tout. A côté de ce délabrement des conditions d’apprentissage et de travail, les enseignants de cette université ont annoncé, le jeudi 17 février dernier, un mouvement de grève, lors d’une assemblée générale. Les enseignants exigeaient les reclassements après Cames et après stages, la régularisation des situations administratives des pré-salariés en attente de postes budgétaires depuis des années, ainsi que les intégrations et titularisations.
Selon les responsables du SNEC-USTM, sur la centaine de cas présentés, seuls huit ont connu un texte de reclassement avec effet de solde, et quatre mises en solde de pré-salariés sont parachevées. « Un nombre très en dessous de ce qu’espéraient les enseignants-chercheurs de l'USTM. Ceci établit un contraste avec le dernier rapport du ministre de la Fonction publique, qui affirmait que les dossiers de reclassement ont été traités en totalité pour l’Enseignement supérieur », dénoncent les syndicalistes.
A en croire Florent Nguema Ndong, patron du SNEC-USTM, la situation de chaos dans laquelle se trouve l’USTM est la conséquence d’une absence d’enseignants. Conséquence directe, les heures de cours des enseignants permanents sont gonflées considérablement. Sauf qu’en dépit de ce rendement, les enseignants ne perçoivent pas ou perçoivent tardivement leurs vacations. Une situation qui dure depuis plusieurs années, dénoncent-ils.
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