Etre pragmatique, c’est prendre, aujourd’hui, la mesure de ce qu’Ali Bongo Ondimba n’est plus qu’une sorte d’Arlequin prisonnier d’un groupe qui veut, par tous les moyens, conserver le pouvoir. Ceux qui, hier, se sont battus pour imposer le distingué camarade, alors qu’il avait été battu dans les urnes, sont écartés les uns après les autres, quand en plus de cela, ils ne sont pas humiliés.
Mieux ou pire ( c’est selon), les personnalités qui bénéficient aujourd’hui du blanc-seing de la première dame et son fils n’ont de respect pour personne même pas des personnalités qui ont fait la preuve de leur engagement, de leur loyauté et de leur courage lors des moments de braises.
La bande à Cyriaque Mvourandjiami est si aveuglée par le pouvoir qu’elle ne s’est pas rendue compte de la montée de tension dans les rangs du parti au pouvoir et particulièrement au sein de la province du Haut-Ogooué. Les propos irrévérencieux empreints de mépris tenus par le directeur de cabinet politique d’Ali Bongo à l’endroit des hiérarques du PDG dans le département de la Sébé-Brikolo a entraîné les démissions, le mardi 27 juin dernier, de Jean Zéphirin Engandji. Cet ancien membre du Conseil national du Parti démocratique gabonais et du Conseil départemental au deuxième siège du canton Lekori va claquer la porte du Parti démocratique gabonais avec fracas.
Son fils, l’ancien ministre des Travaux publics, Arnaud Calixte Engandji Alandji, va l’emboîter le pas. Cette famille Obamba, réputée pour le respect des valeurs et de la défense des convictions, n’a pas accepté qu’un « parvenu » qui n’a fait ses preuves nul part en vienne à les mépriser.
Sauf que la hiérarchie du parti ne prend toujours pas la mesure de la catastrophe. Ce qui explique les offenses faites lors des investitures pour élections législatives et locales. Au deuxième arrondissement par exemple, le député Aurélien Ntoutoume a été, d’une manière peu élégance, écarté par la bande Ian Ngoulou et Mvourandjiami de la course à l’assemblée nationale au profit d’un transfuge de l’opposition en la personne de Ponsard Nama. Pire, aucun des proches de l’ancien ministre n’a intégré la liste au locale qui sera conduite par Jean Eyéghé Ndong, un autre transfuge de l’opposition. Si les nouveaux maîtres de la maison PDG voulaient en finir politiquement avec ce proche de Paul Biyoghé Mba, ils ne s’y prendraient pas d’une autre manière.
Que dire du sort réservé à Mathias Otounga, Guy Bertrand Mapangou, Jean François Ndongou…tous non-reconduit alors que sur le terrain ils bénéficient toujours d’un important capital sympathie.
Dans ce contexte explosif, plus aucune hypothèse n’est à écarter à l'occasion des prochaines échéances électorales ; pas même une défaite du parti au pouvoir dans plusieurs fiefs. Plusieurs hiérarques du parti ne supportent plus l’arrogance de l’entourage d’Ali Bongo.
Et comme si cette ambiance électrique ne suffisait pas. Voilà que le même Cyriaque Mvourandjiami provoque la colère de l’opposition, et principalement de Raymond Ndong Sima. L’ancien premier Ministre était prêt à en découdre physiquement avec le directeur de cabinet politique d’Ali Bongo qui a eu à son endroit une attitude condescendante lors du sit-in de protestation organisée par les leaders de l’opposition au Senat. D’ailleurs, Ndong Sima a rappelé à Mvourandjiami qu’il n’était pas de ceux que l’on rabaisse. C’est dire !
A quelques semaines des élections générales, le risque d’un embrassement est de plus en plus grand.
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