Chez Foberd Gabon, le management semble avoir adopté une philosophie bien particulière : faire des promesses, attendre que la tempête médiatique passe, et surtout… ne rien changer. Pendant que l’entreprise s’offre une belle vitrine avec le recrutement de 29 jeunes Gabonais via le Pôle national pour la promotion de l’emploi (PNPE), les employés en poste crient au scandale. Derrière ce geste présenté comme une avancée sociale se cacherait une manœuvre de diversion destinée à masquer un climat interne désastreux.
Une entreprise sous perfusion de la communication
Il faut reconnaître que la direction de Foberd Gabon a du talent, non pas dans l’amélioration des conditions de travail, mais dans l’art de la mise en scène. Depuis plusieurs mois, des négociations sont censées aboutir à une revalorisation des salaires et à l’application d’accords collectifs d’établissement. Pourtant, rien ne bouge.
"On nous demande d’attendre encore et toujours. Ils prétendent que le dossier est en cours, mais en réalité, ils ne font que gagner du temps", s’indigne un représentant syndical. Les travailleurs avaient pourtant placé beaucoup d’espoir dans les discussions engagées depuis novembre 2023, à la suite d’un mouvement de grève largement médiatisé. Mais comme un disque rayé, la direction répète inlassablement les mêmes refrains sans jamais apporter de solutions concrètes.
Les promesses ne datent pas d’hier. En février 2024, le ministre du Travail, Adrien Nguema Mba, avait pointé du doigt plusieurs irrégularités dans la gestion de l’entreprise. Outre le dépassement du quota de travailleurs expatriés fixé à 10 %, il avait été révélé que le climat social était tout simplement irrespirable. Sauf qu’au lieu de prendre les mesures nécessaires, la direction de Foberd Gabon semble avoir opté pour une autre stratégie : attendre que l’orage passe et miser sur l’essoufflement des revendications.
Licenciements déguisés : la purge silencieuse
En interne, un autre sujet alimente la colère des travailleurs : les licenciements abusifs. Plusieurs employés affirment avoir été remerciés sous des prétextes fallacieux. "Ils licencient pour non-atteinte des objectifs, mais dans la réalité, ils visent ceux qui posent trop de questions", témoigne un salarié qui préfère garder l’anonymat.
Des documents fournis à notre rédaction montrent que certains de ces renvois concernent précisément des employés impliqués dans les revendications sociales. Une manière habile de faire le ménage et d’éliminer toute opposition interne.
Le président a parlé, Foberd Gabon fait la sourde oreille
Là où le dossier devient véritablement explosif, c’est que la direction de Foberd Gabon semble défier ouvertement les instructions du président de la République. Ce dernier avait pourtant exigé une régularisation rapide de la situation salariale et sociale des travailleurs. Un message clair, que l’entreprise semble avoir choisi d’ignorer.
Comment expliquer une telle inertie malgré des directives aussi fermes ? L’entreprise compterait-elle sur un manque de suivi des autorités pour continuer à faire traîner les choses ?
Les employés préparent la riposte
Face à cette situation qui n’évolue pas, les travailleurs ne comptent pas en rester là. Des démarches ont été engagées auprès des autorités compétentes pour dénoncer ces pratiques. Certains envisagent même une nouvelle mobilisation. "Nous sommes fatigués d’attendre. Si rien ne bouge, nous allons devoir monter d’un cran", avertit un employé.
En attendant, chez Foberd Gabon, une seule chose semble progresser : le niveau de frustration des travailleurs. Mais une entreprise peut-elle durablement prospérer en maltraitant ceux qui la font tourner ? C’est toute la question.
Si la direction persiste dans son refus d’appliquer les engagements pris, elle risque de voir les employés passer de la contestation à l’action. Et cette fois, ni les recrutements de façade ni les promesses creuses ne suffiront à calmer la tempête.
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