Le vendredi 1er juillet dernier, Yves-Fernand Manfoumbi, ministre du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises, a réuni les responsables des organisations patronales autour d'une table pour discuter, une fois de plus, de l'organisation des élections à la Chambre de commerce d'industrie, d'agriculture et de l'artisanat du Gabon, dont les échéances ont été repoussées au mois de novembre prochain. C'est, selon Monsieur le Ministre, le délai idéal pour mettre en place une organisation qui arrangerait tout le monde. Cette réunion, qui paraissait être du goût de certains affidés du ministre du Commerce, n'a pas semblé procurer la même appréciation auprès de toute l'assistance présente à cette rencontre. Les mots forts, attendus de certains présidents d'organisation, ont, semble-t-il, bien plus créé la suspicion en lieu et place des assurances auxquelles aspirent les électeurs, pour espérer voir, un jour, des hommes représentatifs à la tête de cette institution.
C'est dans ce conglomérat d'opinions que le président de la CGPMEI, Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene a, de façon claire, attiré l'attention du ministre du Commerce, Yves-Fernand Manfoumbi, sur les dispositions légales qui entourent l'organisation de ces élections. S'il est vrai que l'unanimité des récriminations se fait autour de la question du statut et du rôle de Yves-Fernand Manfoumbi qui semble poser problème dans l'opinion générale à travers l'article 17 du Décret 0728/PR/MECIT du 21 juin 2011 qui stipule que la Chambre de commerce est sous la tutelle du ministre de l'Economie, il n'en reste pas moins que certaines dispositions portent une plus grande préoccupation auprès des entrepreneurs.
Des assises s’imposent comme un élément incontournable
C'est toute l'importance de l'intervention du président de la CGPMEI au cours de cette rencontre qui a tenu à faire savoir qu'il n'est pas possible d'aller aux élections avec un contenu de l’arrêté complètement discriminatoire et contradictoire par endroits. « Nous sommes allés à cette réunion pour nous faire entendre et nous faire comprendre. Comment aller à une élection avec un texte qui stipule, en son article 15, alinéa 2, qu'il faut avoir 40 ans et plus pour être éligible au bureau de la Chambre de commerce, alors que la Constitution gabonaise, en son article 4, paragraphe 3, dit qu'il faut avoir dix-huit ans et plus pour être électeur et éligible en République gabonaise ? L'arrêté no 0271/PM du 03 mai 2021 est donc contradictoire aux dispositions de la Constitution gabonaise. Dans le même arrêté, il faut avoir vingt-et-un ans pour être électeur à l'assemblée générale de la Chambre de commerce. Il faut encore lire, dans ce même article 15, alinéa 11, que ne peut être électrice que l'entreprise ayant au moins cinq ans d'existence."
Et de poursuivre: "Une autre disposition dit qu'il faut présenter un certificat de résidence datant de moins six mois. Cela veut dire que ceux qui veulent participer aux élections ne doivent pas quitter le territoire six mois avant les élections, rendant ainsi sédentaires les entrepreneurs en dépit de leurs intérêts qui peuvent être multiples au-delà de nos frontières. Il est difficile de comprendre que dans l'article 22 de l’arrêté 0271/PM du 03 mai 2021, les représentants des incubateurs numériques soient membres de la commission électorale ; mais nous, les confédérations patronales, n'avons pas de représentants dans cette commission. Finalement, cet arrêté, en son article 33, abroge toutes les dispositions antérieures."
"Le président Jean-Baptiste Bikalou, en supervisant la rédaction, veut-il nous faire comprendre qu'en République gabonaise un arrêté du Premier ministre abroge les dispositions d'un Décret du Président de la République, interroge l'organisation." D'autant que non seulement les rédacteurs de l'Arrêté 0271/PM du 03 mai 2021 ont induit le Premier ministre en erreur, mais en plus, ils veulent faire porter au ministre du Commerce Yves-Fernand Manfoumbi une veste qui n’est pas la sienne. Nous avons tenu à faire comprendre au ministre et qui l'a bien perçu que toutes les élections organisées sur la base de cet arrêté seront remises en cause. Il faut, impérativement, des assises pour remettre à plat les conditions de la tenue desdites élections ».
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