Les jours passent et se ressemblent au sein de la société Afcons Gabon. La société indienne, spécialisée dans le secteur du BTP, avait obtenu sous l’ancien régime l’important chantier de la construction de la Transgabonaise en sous-traitance. Sauf que deux ans après le lancement du chantier, Afcons est à la peine. Au point de susciter l’inquiétude du gouvernement quant à l’exécution du marché.
Le 07 octobre dernier, le ministre des Travaux publics, le Général de Division Flavien Nzengui Nzoundou, a fait convoquer à ses bureaux les responsables de la Société Autoroutière du Gabon (SAG), laquelle société a obtenu avec l’Etat gabonais le marché de cette route. Le membre du gouvernement a, ouvertement, tapé du poing sur la table du fait des retards observés dans l’exécution du chantier.
La SAG enfonce AFCONS
En réponse à cette montée de colère du membre du gouvernement, les patrons de la SAG n’ont pas hésité, un seul instant, à rejeter la responsabilité de cette situation sur AFCONS. La délégation de la SAG, conduite par son directeur général, Selim Bejaoui, a évoqué plusieurs difficultés qui expliqueraient ce ralentissement et, parfois, l'arrêt des travaux. Il s'agit, entre autres, des questions relatives au financement du projet et au non-respect des modalités de remboursement de l'avance octroyée à AFCONS par la Société Autoroutière du Gabon (SAG), indiquait, à cet effet, le communiqué officiel du ministère des Travaux publics.
A en croire Selim Bejaoui, le remboursement de cette avance, qui devait se faire à hauteur de 30 %, depuis le mois de juillet dernier, puis à 100 %, en fin octobre 2024, n'a pas pu être réalisé dans les temps. En plus de l'ardoise impayée par la SAG, qui occasionne donc une forte décélération des travaux sur le tronçon cité plus haut, il y a, également, le problème d'approvisionnement en carburant et en bitume auprès du fournisseur.
La SAG va-t-elle se débarrasser d’AFCONS ?
En somme, AFCONS est, aujourd’hui, incapable de mobiliser les financements nécessaires pour non seulement financer la suite des travaux, mais en outre pour s’acquitter de ses dettes auprès de la SAG.
Pire, l’entreprise indienne a de plus en plus du mal à faire face à ses obligations sociales. Depuis des mois, l’entreprise peine à payer, régulièrement, son personnel. Même le personnel licencié n’a toujours pas touché son indemnisation. Toute chose qui a été à l’origine d’un mouvement de grève des agents de cette entité à Meyang dans la commune de Ntoum, sur la Nationale, en début de semaine dernière. Prévue pour être payée, le 05 octobre dernier, c’est, finalement, le 20 du mois en cours, que les salaires des agents ont été payés.
Pour le moment cette éventualité n’est pas évoquée, même si elle est sur la table au cas où AFCONS ne parvient plus à respecter ses engagements. Ce d’autant plus que la SAG, qui a obtenu le marché de la Transgabonaise, est, désormais, sous pression. « Vous me faites parvenir une proposition pour la reprise des travaux avec de nouveaux délais », a tempêté Flavien Nzengui Nzoundou lors de la réunion.
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