La date du 26 août prochain reste cruciale pour l'avenir du Gabon, puisque celle-ci a été arrêtée par le gouvernement et le Centre gabonais des élections (CGE) pour la tenue à la fois de l'élection présidentielle, des législatives et locales. Une seule date pour trois élections auxquelles devront concourir les candidats des différentes formations politiques et les indépendants. La publication officielle du calendrier électoral qui fixe au 11 juillet 2023 la date butoir du dépôt des dossiers de candidature n'est pas sans exercer la pression.
Au sein du Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir, depuis 54 ans, la pression est grande pour la commission chargée de traiter les dossiers de candidature, qui devrait, en réalité, avoir commencé à faire face aux tentatives de corruption et au favoritisme. Un jeu qui doit sans nul doute se jouer entre les billets de banque et les différentes affinités, ce, au détriment des critères d’équité fondés sur la fidélité, la compétence et la popularité des candidats sur le terrain. A la tête d'un Sénat et d'une Assemblée nationale plus que monocolores, le PDG compte garder cette majorité écrasante pour continuer de régner en maître absolu et éviter d'éventuels blocages dans la gestion du pouvoir exécutif, si jamais Ali Bongo venait à être réélu.
La bataille s'annonce rude. Mais avant ce résultat, le PDG devra d'abord finir avec le traitement des dossiers de candidature qui commence à faire couler beaucoup d'encre et de salive au siège de Louis. Entre ceux qui se disent fidèles au parti et les nouveaux arrivants considérés comme des traîtres, la bataille s'annonce rude quand on sait que pour rentrer au PDG, certains anciens parlementaires issus de l'Opposition ont posé la condition de garder chacun son écharpe, donc d'être investis par le PDG qu'ils ont rallié avec armes et bagages. Le parti d'Ali Bongo Ondimba, qui n'aurait pas d'autre choix que de respecter les accords, devrait, également, s'apprêter à faire face aux frustrations des PDGistes inscrits sous le registre de fidélité.
« Comment récompenser et favoriser quelqu'un qui a trahison mentor et jeté en pâture les militants fidèles ? Le parti prône-t-il la promotion des traîtres ? », ne cessent de s'interroger les militants. Si cette question a été posée, elle concerne bien certaines personnalités politiques telles que Jean-Norbert Diramba, Jean-Pierre Doukaga Kassa, Martin Moulengui Mabendé, Jonathan Ignoumba et bien d'autres qui sont désormais mieux traités par le parti et promus à des postes de responsabilité.
Un autre point important est la liste pléthorique des membres du bureau politique (MBP) qui sonne la fin du monopole de certains cadres du parti qui bénéficiaient de leur position hiérarchique pour, facilement, valider leur investiture. Aujourd'hui, autant de membres du bureau politique, autant de chefs qui peuvent désormais tous espérer d'être investis par le parti et mettre fin à la monotonie. Si l’on en croit à cet esprit, cela veut dire que les candidats ayant déjà été au Parlement pendant deux mandatures devraient laisser la place aux autres, surtout si les rapports entre ces élus et les populations de leurs circonscriptions électorales respectives ne sont plus au beau
fixe. Conscients des éventuelles surprises, certains membres du PDG ne vont pas hésiter à mettre la main dans la poche ou à faire intervenir leur carnet d'adresses pour garantir leur pérennité au Sénat ou à l'assemblée Nationale
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