De nombreux cadres du PDG, soutenus par les populations de Bitam, s’insurgent contre le choix de certains candidats sur la liste pour les élections municipales et législatives. Réunis au sein de la plateforme « Bitam d’abord’ », le collectif composé, pour l’essentiel, des proches de René Ndemezo’o Obiang, appelle les populations à faire mordre la poussière au PDG et ses candidats.
C’est chaud à Bitam. Cette ville de la province du Woleu-Ntem est désormais une poudrière pour le régime Bongo/PDG tant la tension est, récemment, montée d’un cran. En cause, les investitures au sein du Parti démocratique gabonais (PDG) qui a fait la part belle à ceux que l’on appelle « les fils à papa ou à maman » au détriment des militants qui ont fait leurs preuves sur le terrain. Mieux, « des camarades » qui ont parfois mis leur vie en danger pour défendre le régime.
A l’occasion d’une réunion politique organisée à Libreville, il y a quelques jours, les militants du PDG, menée par Martial Edo, proche parmi les proches du ministre René Ndemezo’o Obiang, ont, ouvertement, fustigé la décision prise par les instances du parti d’investir Jean-Yves Edou Edou au premier siège du département du Ntem. Or, indiquent les « camarades » désormais réunis au sein de la plateforme « Bitam d’abord », le candidat investi « n’est ni connu des militants de base, encore moins de la classe politique bitamoise ».
Jean-Yves Edou Edou n’a été parachuté que du fait de René Ndemezo’o Obiang et de Louise Angue, sa mère, par ailleurs membre de la Cour Constitutionnelle. « Qui est venu sur terre pour accompagner éternellement les autres ? Qui est fou de voter les enfants de ceux qui ont déjà bénéficié des largesses du pouvoir depuis fort longtemps ? Pourquoi doit-on toujours voter les fils à papa ou à maman qui gèrent les institutions du pays sans partage ? Trop, c’est trop. Cette fois, nous refusons de nous laisser faire. Bitam ne votera pas les familles qui ont fait de l’intérêt commun, leurs fonds de commerce politiques », argumentent les membres du collectif.
Et de poursuivre : « Les Bitamois, dans leur ensemble, refusent, d’ailleurs, ce choix qui est celui de René Ndemezo’o Obiang et de madame Louise Angue qui est la mère du candidat. Pourquoi toujours les mêmes et pas d’autres militants ? », se questionnent plusieurs militants.
Orienter leurs voix vers d’autres candidats
Les mêmes récriminations sont faites sur la composition de la liste à l’élection locale : « Dans les listes électorales, on retrouve les membres d’une famille aux élections législatives et municipales, au détriment d’autres militants et sympathisants du PDG qui, depuis des décennies, travaillent sans véritable récompense après chaque élection », s’offusquent les membres de ce collectif.
Après la déclaration faite à Libreville, les membres du collectif ont décidé de rallier la ville de Bitam, afin de préparer la campagne de boycott. Les mécontents de l’ex-parti de masse disent être prêts à orienter leurs voix et celles des personnes qui les suivront vers d’autres candidats, notamment les indépendants ou ceux de l’opposition.
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