Hermann Immongault est-il, réellement, à la hauteur de la responsabilité qui lui a été confiée ? A l’évidence, non ! La récente tournure des événements au sein du ministère des Affaires étrangères vient de démontrer son incapacité à trouver une issue favorable à une crise qui perdure. Face à l’absence de solutions aux préoccupations posées, les agents de ce département ont décidé de passer à la vitesse supérieure, en menaçant, une nouvelle fois, de tout paralyser.
Au cours d'une assemblée générale organisée, la semaine dernière, à Libreville, ces agents ont, une fois de plus, dénoncé le silence de leur ministre de tutelle qui semble fermé, voire indifférent face à l’enlisement du mouvement de grève. C’en est trop pour les agents qui fustigent ce manque de considération à la limite du mépris. D’autant que les revendications liées au paiement de 15 trimestres de la Prime de servitudes diplomatiques (PSD), le manque de bus de transport, la mise en place d'une assurance maladie pour seconder celle de la Cnamgs, portent toutes sur l’amélioration des conditions de vie des diplomates.
« A l'époque de l'actuel Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, les choses semblaient marcher et les discussions entre le ministre et partenaires sociaux étaient au beau fixe », relève André Assou Allo, le président du syndicat. Lequel fustige en plus « la dégradation du climat » après l'arrivée du ministre Immogault. L’ancien ambassadeur du Gabon auprès de l’Union Africaine (UA) est toujours entre deux avions préférant honorer les rendez-vous à l’extérieur que de trouver des crises au sein du département qu’il dirige.
Or, poursuivent les agents, « nous ne demandons pas une faveur, mais ce qui nous revient de droit. Nos primes sont un droit. Aujourd'hui, nous sommes au quinzième trimestre et c'est assez. Nous avons atteint la limite de la patience. Nous exigeons maintenant la prise en compte de nos revendications. A son arrivée à la tête de ce département, nous avons tout fait, pour que les négociations soient entreprises. Mais comme nous le fustigions déjà ici, il n'y a eu rien », déplore, le président du SAAE.
Avant de rajouter : « Il n'y a pas que la prime de servitudes diplomatiques, il y a le fait que les agents décèdent comme des petits rats, sans que la situation puisse interpeller la tutelle à qui nous avons proposé la signature d'un contrat avec une maison d'assurance pour couvrir la situation sanitaire de chaque diplomate, comme on le voit un peu partout dans certaines administrations. Nos collègues meurent chaque jour parce qu'ils n'ont pas d'argent pour se faire soigner. Face à cette situation, nous disons c'en est trop ». A côté de ces points, il y aurait également la régularisation des situations administratives de certains agents.
En attendant qu’Immongault sorte de son coma, les agents menacent désormais de tout paralyser en passant à une grève dure. Le pire au milieu de ce chaos, c’est le silence de la ministre déléguée, Yolande Nyonda. Pourtant dotée d’une grande expérience et d’un capital sympathie auprès des agents, cette dernière préfère se garder d’intervenir dans ce dossier explosif. L’ex Secrétaire générale du ministère de l’Economie regarde, sans rien dire, son ministre s’enfoncer dans la bourrasque. Quel pays ?
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