Face à la multiplication des pollutions engendrées par les activités pétrolières de PERENCO dans le département d’Etimboué au Gabon et à l’inaction du Gouvernement gabonais, le ROLBG et les communautés locales sont engagés depuis le mois de septembre 2020, dans une vaste campagne de dénonciation, de plaidoyer et de communication intensifiée, soutenue par la presse nationale et internationale, amplifiée à travers les réseaux sociaux.
Cette campagne menée activement sur le terrain depuis la fin du mois de septembre 2020 est fondée sur les réalités et faits suivants : Depuis 2012, année durant laquelle une pollution à grande échelle avait été constatée dans la lagune Nkomi avec des dégâts environnementaux inestimables, les problèmes de pollution provoqués par les activités de PERENCO se sont accrus. Durant la mission effectuée sur le terrain par le ROLBG, les communautés locales et les médias du 10 au 16 octobre 2020, de nombreux foyers de pollution ont été découverts, précisément à BP, rivière Ompolounè, à l’entrée du Fernand-Vaz. Cette pollution a des effets dévastateurs sur la mangrove et sur tous les écosystèmes marins de la zone. Pour y faire face, PERENCO a utilisé un personnel local non formé, sans équipements appropriés et exposé aux effets de la pollution. Avec la montée des eaux, il est fort probable que les fuites d’hydrocarbures continuent à se répandent et polluent quotidiennement la lagune nkomi située à proximité.
Le deuxième site impacté par la pollution dans la zone d’intervention de PERENCO se situe à la plaine de BATANGA, à 150 mètres de la base de l’opérateur. Des couches importantes d’hydrocarbures y ont été versées sur une surface de près d’un hectare.
Le 3eme site pollué se situe à OBA, la grande plateforme pétrolière et gazière, à 40 km d’Omboué et 17 km de NTCHONGOROVE dans la Parc National de LOANGO. Cette pollution s’étend sur près de 3 hectares à 150 mètres de l’océan et dans différents cours d’eau. L’impact sur la végétation est considérable.
La quatrième pollution d’ampleur été constatée le 14 et le 15 octobre 2020 dans la zone NTCHONGA ( Avegombouiri , Samkita et Orombo-Akoto ).
La dernière pollution à grande échelle causée par Perenco dans le département d'ETIMBOUE à s’est produite dans la nuit de lundi à mardi de cette semaine à DOME précisément, à quelques encablures de PB à la sortie de la lagune nkomi et de l'embouchure d'OLENDE. Devant ce nouveau désastre écologique, comme à son habitude, PERENCO a utilisé des solutions douteuses, aléatoires et artisanales pour lutter contre la marée noire en faisant appel à une équipe de 28 personnes engagées localement. Il est clairement établi que cette nouvelle catastrophe écologique constitue la parfaite illustration du caractère criminel des activités de PERENCO Gabon en violation des normes environnementales et des dispositions du code des hydrocarbures.
La réaction du Gouvernement de ce jour est une fuite en avant qui confirme son inaction, son manque d’autorité et de pouvoir régalien en dépit des constats désastreux résultant des atteintes généralisées à l’environnement occasionnées par PERENCO. Par ailleurs, le communiqué publié par le Gouvernement à notre grand étonnement ignore maladroitement de mentionner l’ensemble de ces pollutions qui sont attestées par de nombreux rapports provenant de la société civile et des communautés riveraines : Une attitude aux antipodes du rôle de régulateur du gouvernement et de sa responsabilité en matière de suivi des obligations contractuelles des entreprises du secteur extractif.
Dans le cadre de la résolution de cette affaire, la Société civile exige du gouvernement la plus grande fermeté pour la défense des intérêts du pays et des communautés gravement impactées par les activités nuisibles de PERENCO en Etimboué.
La Société civile et les communautés dénoncent en outre, la mise en place d’un comité conjoint entre le Gouvernement et le pollueur ce qui constitue la preuve irréfutable de collusion et de conflit d’intérêt aboutissant à un affaiblissement du rôle régalien de l’Etat. Plus grave encore, ce fameux comité exclut les principales parties prenantes que sont la société civile et les communautés locales en opposition aux principes qui régissent le secteur extractif, pendant que le Gabon aspire à un retour à l’ITIE. L’opacité dans la gestion de ce dossier par le Gouvernement gabonais et son soutien à peine voilée à un opérateur extractif hors la loi, risqueraient de compromettre les chances du pays à intégrer de nouveau cette norme essentielle pour une gestion saine et partagée des ressources extractives.
En définitive, la société civile et les communautés locales d’Etimboué sont plus que jamais déterminées à défendre leurs intérêts et leurs droits historiques contre PERENCO, une multinationale dont les activités sont entourées d’opacité et de crimes écologiques d’envergure. Au-delà des deux plaintes déposées devant les juridictions nationales, la Société civile et les communautés entendent résolument attaquer PERENCO à l’international en France, en Grande Bretagne et devant la Cour Africaine des droits de l’Homme et des Peuples basée à ARUSHA.
Libreville, le 21 janvier 2021
Pour la Société Civile et les Communautés locales d’Etimboué
Georges MPAGA
Président Exécutif National du ROLBG
Conseiller Stratégique de Publiez Ce Que Vous Payez Gabon
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