Orca Boudiandza Mouele
Il est désormais en liberté. Bien qu’il ait été reconnu coupable de détournement de fonds publics, l’ancien ministre de la Promotion des investissements des Transports, des Travaux publics, de l’Habitat, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire se la coule douce à l’extérieur, alors que des compatriotes croupissent à Sans-Famille pour des délits moins importants que la distraction des caisses de l’Etat de plus de 4 milliards de Fcfa. Magloire Ngambia, le veinard, n’aura, en plus, qu’à reverser au contribuable la somme de 100 millions de Fcfa à titre d’amende. En gros, pas grand-chose.
Une fois de plus, c’est le Gabon et les populations qui vont payer le prix de cette « bouillabaisse » au sommet de l’Etat. D’autant que le terrain, acheté par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) à l’Etat au prix de 4 milliards 629 millions de Fcfa pour la construction des logements et des sièges des ministères en location, n’a jamais été livré. Encore moins viabilisé. Il suffit de visiter ce vaste terrain, qui s’étend de l’immeuble Arambo, en passant derrière Mbolo, jusqu’à l’Université Omar Bongo, pour se rendre compte que cette parcelle est toujours squattée par les populations. Ce, alors qu’un vaste plan de délogement et d’indemnisation était prévu. Une fois de plus, Ali Bongo Ondimba s’est fait « rouler » aussi bien par le ministre Ngambia que par certains collaborateurs directs de son ancien Directeur de cabinet, Maixent Accrombessi. M. Pacôme Yamadjoko, ancien conseiller et un collaborateur de l’ancien Directeur de cabinet ressort dans la liste des personnes qui ont perçu indûment l’argent de cette transaction. Ce dernier avait reçu, par chèque, deux fois la somme de 75 millions de Fcfa et une fois la somme de 150 millions de Fcfa.
Quant à Magloire Ngambia, sa responsabilité est grande dans ce pillage à ciel ouvert. Puisque c’est lui, en tant qu’ancien ministre de l’Habitat, qui avait ordonné par courrier à l’Etude Maître Estelle Brahime (notaire) d’ouvrir le compte séquestre dans lequel étaient placés les 4 milliards 629 millions de Fcfa, afin que les différentes personnalités puissent percevoir des montants d’argent. Une procédure totalement contraire au cahier des charges qui encadrait la transaction. Ce qui explique, par exemple, que M. Philippe, un homme n’occupant aucune fonction officielle, et qui du fait d’un lien opaque avec le ministre Ngambia, est passé à la caisse pour percevoir la somme de 60 millions de Fcfa. De même que François Auguste Akomezoho, qui occupait, à l’époque des faits, le poste de directeur général de l’ANUTTC, était passé, lui aussi, à la caisse, pour recevoir 90 millions 500 mille Fcfa pour le paiement de supposés frais d’experts. M. Mavoungou Nombo, homme dont le rôle n’est pas déterminé dans l’affaire, a, lui également, perçu un chèque d’un montant de 26 millions de Fcfa. Ce fut aussi le cas de M. Martin Roger Langoungou qui a bénéficié de deux chèques d’un montant global de 131 millions 191 mille 400 Fcfa.
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