Pierre Moussounda claque la porte du PSD.
La semaine dernière, comme c’est souvent le cas, Pierre-Claver Maganga Moussavou convoque quelques médias qui lui sont proches pour se prononcer sur l’actualité politique, notamment l’adoption du Code électoral. Pour le président du Parti social démocrate (PSD), ce code est une aberration qui acte un recul démocratique évident. Rien d’étonnant. L’ex-Vice-président de la République sous le règne d’Ali Bongo Ondimba tient en aversion le CTRI et le Président de la Transition, lesquels, d’après lui, mijotent à l’écarter de la course à la prochaine présidentielle à travers l’insertion d’un critère d’âge (être âgé de moins de 70 ans). Agé de 72 ans, Maganga Moussavou ne pourra pas, une énième fois, tenter de briguer un mandat présidentiel.
Sa colère est grande, mais elle le sera encore plus au regard de la crise interne qui secoue son parti politique. Pierre Moussounda qui fut, jusqu’ici, le secrétaire exécutif et par ailleurs sénateur PSD dans le département de la Mougalaba/Guietsou, a décidé de claquer la porte. Ce proche de Maganga Moussavou quitte le parti avec une trentaine de militants et élus. Dans sa lettre de démission, l’ex-deuxième questeur au Sénat évoque « une divergence de ligne politique ».
Pierre Moussounda et les siens reprochent à Maganga Moussavou de s’être positionné, personnellement, et d’avoir engagé le parti dans la campagne du « non » au référendum, alors que le peuple de la Mougalaba a fait campagne en plus d’avoir voté pour le « oui ». Un choix suicidaire pour les démissionnaires, car, expliquent-ils, le peuple de la Mougalaba a décidé de s’inscrire dans la dynamique de développement de leur localité impulsée par Oligui Nguema. « En tant que défenseur indéfectible des intérêts du peuple (…), je ne peux aller à l’encontre de l’intérêt général », rajoute l’ex-secrétaire exécutif dans la lettre de démission.
Le ciel vient de s’abattre sur la tête de l’inénarrable Maganga Moussavou. Le département de la Mougalaba, dont Guiétsou est le chef-lieu, était encore l’un des derniers bastions du PSD dans la province de la Ngounié, et même dans l’ensemble du pays. Même si, par orgueil, Maganga Moussavou s’est gardé de commenter cette débandade, l’ex-opposant d’Omar Bongo Odimba se sait désormais à l’agonie. Ses changements de postures au gré de ses intérêts personnels ont fini par agacer tout le monde même au sein de sa famille. Son épouse, Albertine Maganga Moussavou a quitté la maison se sentant menacée après avoir milité et fait gagner le « oui » à Mouila.
Lors d’une déclaration publique, Maganga Moussavou n’a eu de scrupule en avouant ouvertement avoir chassé de sa maison son épouse et son fils, dans la mesure où ces derniers l’avaient ouvertement trahi. Cette conception manichéenne et égocentrique de la politique a fini par avoir raison du bouvier de Moutassou.
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