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Politique

Tribune Libre : “ Si les deux tendances s’entêtent et présentent chacune des candidats, d’autres partis en lice pourraient également déposer des recours en annulation …”

IMG Etienne Makoungou.

(*) Par Etienne MAKOUNGOU

 

Depuis plusieurs semaines, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), pilier de la vie politique nationale, se trouve plongé dans une crise sans précédent, menaçant son unité et sa stabilité.

 

La réunion que devait organiser hier la bande à Ali Akbahar Onanga Y'OBEGUE et cie ne s’étant pas tenue au siège — celui-ci étant fermé à une heure où il est habituellement ouvert aux militants — ne constitue en rien une victoire pour l’autre aile dirigée par Blaise Louembe. Cette absence de rencontre aggrave l’incertitude et traduit la lutte pour la direction du parti.

 

La contestation interne autour de la présidence soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir de cette formation historique et à la régularité de ses processus. Dans ce contexte, plusieurs scénarios se dessinent, chacun pouvant influencer durablement le paysage politique gabonais.

 

La situation inédite que traverse, pour la première fois en cinquante années d’histoire, le PDG pousse les observateurs à analyser les possibles développements. Ces réflexions visent à mieux comprendre la crise et à accompagner, si besoin, les juristes dans la prise de décision.

 

Première hypothèse : le recours aux juridictions compétentes 

Les deux factions rivales pourraient saisir les tribunaux afin d’être départagées. Selon toute vraisemblance, l’aile d’Ali Akbahar Onanga Y'OBEGUE et Nkea, composée de juristes bien ancrés dans le parti, semble mieux armée pour défendre ses positions, notamment grâce à leur maîtrise des dispositions statutaires régissant le PDG. Leur contestation repose justement sur cette connaissance du cadre juridique, ce qui pourrait jouer en leur faveur.

 

Deuxième hypothèse : l’incompétence des juridictions 

Il reste également possible que les tribunaux saisis déclinent leur compétence et se déclarent incompétents, renvoyant ainsi dos à dos les deux factions. Cela pourrait entraîner l’invalidation des candidatures à venir en raison du manque de délai pour régler le contentieux, avec un verdict probable attendu après les échéances électorales.

 

Troisième hypothèse : la persistance de la confrontation 

Si les deux tendances s’entêtent et présentent chacune des candidats, d’autres partis en lice pourraient également déposer des recours en annulation, argüant du bicephalisme dans la direction du parti. Une telle situation complexifierait davantage la crise.

 

Quatrième hypothèse : l’absence de décision judiciaire claire 

Enfin, si aucune décision définitive n’est prononcée, la loi prévoit que tout électeur ayant qualité à agir pourra saisir la Cour constitutionnelle pour faire valoir ses droits. Ce recours serait alors la dernière étape judiciaire permettant de clarifier la situation.

 

Conclusion 

Alors que cette crise interne continue de susciter de nombreuses analyses, elle révèle aussi la complexité des enjeux liés à la gouvernance et à la légitimité dans les partis politiques. Quelles que soient les décisions qui seront prises, elles auront des conséquences importantes, non seulement pour le PDG, mais également pour l’équilibre politique du pays. Le temps des certitudes semble désormais révolu : ce feuilleton pourrait bien se poursuivre encore longtemps, tenant en haleine l’ensemble des acteurs politiques, juridiques et citoyens.

 

(*) Penseur libre de LOWA

 

 

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