Elle avait la plume acerbe, le ton haut quand il était question de critiquer le régime déchu en matière de gestion des deniers publics. Laurence Ndong ne ratait pas une seule occasion de démontrer à quel point le régime d’Ali Bongo était gangréné par la corruption, le clientélisme et les malversations. Nommée ministre de la Communication au lendemain du coup d’état, l’arrivée de Laurence Ndong avait été saluée dans ce département.
19 mois après, c’est l’heure du désenchantement. La presse privée manche son chapeau tant elle se sent abusée et humiliée par une ministre qui ne veut donner aucune explication sur la distribution de la subvention qui leur a été attribuée pour l’exercice 2024. Les responsables des médias accusent ouvertement Laurence Ndong d’avoir redistribué cet argent (plus de 400 millions de Fcfa) de manière totalement opaque.
Ce fut tout le sens de la dernière sortie de Guy Pierre Bitéghé. Le directeur de publication du journal le Mbandja dénonce une redistribution de la manne sur des critères qui sont tout sauf objectifs : « des journaux qui n’ont pas paru, aussi bien en presse papier qu’en ligne, durant l’année 2024 ont eu la subvention, pendant que d’autres, bien plus actifs, ont été relégués au second plan. On sait qui avait droit et qui n’avait pas droit.» Mieux, poursuit-il : «nous passons dans les mêmes banques pour chercher l’argent. On sait qui avait droit et qui n’avait pas droit.»
Le patron du Mbanja met au défi la ministre de la Communication de jouer la carte de la transparence en publiant sur la place publique les résultats de la commission : « Rendez publique la liste. Que chacun prenne sa calculatrice. On verra si on tombe sur le montant total décaissé par le Trésor public.»
Face au scandale, Laurence Ndong, pourtant prompte à répondre aux attaques contre sa personne, se terre dans le silence. Suffisant pour renforcer les soupçons d’opacité, de clientélisme et même de détournement de fonds.
(Affaire à suivre)
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