Ceux qui l’ont rangé, matinalement, dans la catégorie des hommes du passé doivent se mordre les doigts, vu que cet animal politique vient de monter en grade, en se faisant nommer président du Conseil d'administration de la compagnie pétrolière Maurel & Prom.
Avec les 75 ans qu'il porte, depuis le 14 juin dernier, Richard-Auguste Onouviet ne donne pas l'impression d'être cet homme du passé, comme ses contempteurs et autres adversaires politiques veulent le faire croire à l'opinion.
Bien au contraire, cet homme acharné dans tout ce qu'il entreprend comme activités a encore et toujours du répondant. Il n'est que d'observer comment cet Inspecteur général des finances préside la compagnie d'assurance ASSINCO où il intervient avec maestria, pour contribuer au développement du groupe BGFIBank, dont il est l'un des administrateurs, pour comprendre qu'il est véritablement cet homme d'action, dont le Président de la Transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a besoin pour relancer l'économie gabonaise.
L'or noir, RAO le connaît. Pour avoir été ministre du Pétrole. Nommé président du Conseil d'administration de Maurel & Prom, c'est avec aisance qu'il va faire bénéficier sa riche expérience à cette compagnie pétrolière.
2025 en ligne de mire
Sur le plan politique, l'on se souvient que l'ancien secrétaire général du PDG, Steeve Dieko Nzegho avait instruit le trio des amazones (Mekam’ne-Taty, Roboti-Mbou et Rogombé-Berre ndlr ministres du gouvernement déchu) de consulter RAO et de ne pas le négliger. Malheureusement, elles ne le firent que sournoisement. Et pourtant, c'est bien lui, RAO, qui, dès l'annonce de l'arrivée du Président de la Transition dans la République du Moyen-Ogooué, se mit en première ligne en créant un comité d'organisation de ce voyage présidentiel.
Nul n'ignore qu'à Lambaréné, les alliances se font et se défont au gré des circonstances, et que RAO fut humilié à plusieurs reprises par Ali Bongo Ondimba, par le truchement de ses compères en mission commandée.
Il ne faut pas aussi perdre de vue que 2025 point à l'horizon, les militaires au pouvoir ont vite compris qu’ils ne pouvaient aborder les batailles électorales en comptant sur des poids plumes à l’exemple de Paul-Marie Gondjout. L’actuel ministre de la Justice, qui n’a jamais été capable de remporter une élection législative, n’offre aucune garantie dans la perspective des prochaines échéances électorales.
RAO va-t-il en profiter de son retour en grâce pour prendre sa revanche contre Joël Bernard Ogouma et toutes les personnalités qui ont tenté d’écourter sa carrière politique sous Ali Bongo Ondimba ? Rien n'est moins sûr. Mais, pour l'instant, il savoure encore son retour gagnant. Ceux qui avaient l'épitaphe « RAO, un homme du passé » au fronton de leurs portails ont intérêt à bien se préparer. Car le retour de cet animal politique va faire mal. Très mal.
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