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Politique

Présidentielle 2025 : Oligui Nguema, l’inévitable candidat ?

IMG Oligui Nguema lors de sa dernière visite à Mitzic.

La question ne se pose plus vraiment. Officiellement, le Président de la transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, n’a encore rien annoncé. Mais dans les couloirs feutrés du pouvoir, l’évidence s’impose : il sera candidat. Et si le mystère perdure, c’est uniquement parce qu’en politique, tout est une question de timing.

 

Selon Jeune Afrique, le Général pourrait officialiser sa candidature le 3 mars 2025, jour symbolique de son 50ᵉ anniversaire. Une date qui marquerait une bascule : celle d’un chef d’État de transition décidant de franchir le Rubicon pour se maintenir au pouvoir par les urnes. Car au fond, la transition a-t-elle jamais été pensée autrement ?

 

Un faux suspense, un vrai scénario écrit d’avance

Depuis le coup de force du 30 août 2023, le Général Oligui Nguema a imposé son style : celui d’un homme providentiel, restaurateur d’un État gangréné par l’immobilisme. En moins de deux ans, il a remanié les institutions, refondu la Constitution, et promis une refonte politique en profondeur. Mais une transition sans alternative crédible ne devient-elle pas, au final, un simple prolongement du pouvoir ?

Tout porte à croire que cette équation était résolue dès le départ. Dès ses premières déclarations, Oligui Nguema s’est positionné en « refondateur » plutôt qu’en simple régent. Et aujourd’hui, il semble prêt à franchir l’étape ultime : se soumettre à l’épreuve des urnes pour légitimer ce qu’il a déjà conquis par la force.

 

Un obstacle juridique… vraiment ?

Les puristes du droit constitutionnel crient à l’impossibilité juridique. La Charte africaine de la démocratie, signée par le Gabon, interdit à un chef de transition de briguer la présidence. Mais à Libreville, les arguments juridiques n’ont jamais pesé bien lourd face aux rapports de force politiques.

 

Si la volonté populaire se fait insistante, si l’appareil d’État se mobilise, la règle pourrait bien être réinterprétée, amendée… ou tout simplement ignorée. Après tout, que vaut un texte de loi face à un peuple convaincu d’avoir trouvé son guide ?

 

Une opposition muette, une dynamique bien huilée

Pendant ce temps, l’opposition regarde, impuissante. Fragmentée, désorganisée, incapable d’incarner une alternative forte, elle laisse le champ libre à Oligui Nguema. Car au Gabon, l’élection ne se joue pas seulement dans les urnes : elle se prépare longtemps en amont, dans la construction d’une adhésion populaire et l’occupation du terrain.

 

Et de ce point de vue, le Président de la transition a pris une longueur d’avance. Ses tournées à l’intérieur du pays, ses initiatives populaires, sa communication bien rodée… Tout cela ressemble davantage à une pré-campagne qu’à une simple gestion des affaires courantes.

 

Le 3 mars, une simple formalité ?

Alors, que manque-t-il encore ? L’annonce officielle. Mais à ce stade, elle ne changera plus grand-chose. Le Gabon est déjà préparé. L’administration est en ordre de marche. Les relais politiques sont activés. Si Oligui Nguema annonce sa candidature, ce ne sera qu’une confirmation. S’il ne le fait pas, ce serait une surprise absolue.

 

Dans tous les cas, une chose est sûre : la présidentielle de 2025 ne sera pas une élection comme les autres. Elle sera le révélateur d’une transition qui n’aura jamais été qu’un préambule à un pouvoir consolidé.

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