Le Gabon s’apprête à vivre une élection présidentielle aussi palpitante qu’un épisode de télénovela politique. Les premiers candidats entrent en scène, et à ce rythme, on risque de manquer de bulletins de vote pour caser tous ceux qui rêvent du Palais du bord de mer. Le dernier en date à se lancer dans l’arène ? Le Pr Noël Bertrand Boudzanga, universitaire respecté et désormais candidat autoproclamé au trône suprême.
Dans un hôtel feutré de Libreville, devant un parterre de journalistes aussi curieux qu’amusés, le professeur a solennellement annoncé : « Devant Dieu et devant les hommes, en toute âme et conscience, j’ai pris la décision solennelle de me porter candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. » Avant de poursuivre : «Nous ne pouvons plus nous contenter d’un pouvoir confisqué par une minorité au détriment des intérêts de la nation. Le moment est venu pour un sursaut républicain».
Le Pr Boudzanga, connu pour ses analyses affûtées et son amour du verbe, s’est mué en tribun du peuple, dénonçant en outre, les « insuffisances de la transition ». « Tout se passe comme si l’ancien pouvoir, Bongo-PDG, n’avait jamais vraiment disparu. Comme si, après avoir infligé tant de souffrances aux Gabonais, ils avaient simplement revêtu un nouveau masque. Ce masque, mes chers compatriotes, porte aujourd’hui un seul nom : PDG-CTRI»
Candidature sérieuse ou simple animation démocratique ?
Le professeur a un CV impressionnant, mais la politique n’est pas une salle de cours. Il faut du terrain, du réseau, et surtout, une base électorale. Or, pour l’instant, son programme tient davantage de l’acte de foi que du projet de société structuré. Des faiblesses certes, mais l’enseignant d’université veut croire au sursaut patriotique des fils et filles du Gabon qui aspirent à un véritable changement au sommet de l’Etat. C’est pourquoi, il appelle ces derniers à la mobilisation générale. Une mobilisation qui passe par des contributions financières afin de réunir les 30 millions nécessaires au paiement de la caution. «Le peuple, quand il s’élève, finit toujours par écrire son propre avenir», renchérit-il.
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