Yliane Bitole
Edgar Anicet Mboumbou Miyakou ne sait toujours pas comment et pourquoi il a été débarqué du gouvernement et du poste de membre du bureau permanent au sein du Parti démocratique gabonais (PDG). Si l’ancien Ministre d’Etat à la Communication appelle ses troupes à la tempérance et à demeurer fidèle à la famille Bongo Ondimba et au parti au pouvoir, il n’est pas sûr que son mot d’ordre soit respecté par les siens. Les soutiens de Mboumbou Miyakou fils considèrent cette éviction comme une humiliation inacceptable faite à l’endroit d’un homme qui n’a cessé de travailler, pour que le parti au pouvoir l’emporte haut la main à Ndindi. Tout comme il n’a pas hésité à tourner le dos à Hugues Alexandre Barro Chambrier quand il s’était rendu compte que le mouvement « Héritage et Modernité », lancé au sein du PDG, en 2015, prenait les allures d’une fronde à l’endroit du distingué camarade, Ali Bongo Ondimba.
Sauf qu’Edgar Anicet Mboumbou Miyakou découvre que, dans la vie comme en politique, la loyauté ne paie pas souvent. Bien au contraire, dans le Parti démocratique gabonais, l’on a plus de respect pour les maîtres-chanteurs ou les champions des acrobaties politiques. Jeté comme un malpropre, le fils de Mboumbou Miyakou n’a eu que ses yeux pour pleurer, en constatant à la suite des remaniements le retour en force des lieutenants de l’ancien ministre de la Justice, Séraphin Moundounga. Dans le gouvernement, par exemple, Sidonie Moussirou a été propulsée Ministre déléguée à l’Energie, alors qu’il y a encore quelques mois, elle émargeait au CAC (Conscience et action citoyenne) de Florentin Moussavou. Championne du jeu de jambes politique, Sidonie Moussirou avait quitté le PDG pour rejoindre Florentin Moussavou, alors que Moundounga tombait en disgrâce.
Edgar Mbina Kombila, un autre ancien lieutenant de Séraphin Moundounga peut se lécher les babines. Ce proche parmi les proches de l’ancien ministre de la Justice a été nommé, depuis le 10 juin 2021, Directeur général des hydrocarbures. Il n’en fallait pas plus, pour que certains y voient l’octroi d’un poste juteux et stratégique dans la vie économique du pays à un pro-Moundounga. D’autant que dans la foulée, Justin Maganga Manfoumbi, un autre soutien de Moundounga, a été nommé Président du Conseil d’administration du Conseil gabonais des chargeurs (CGC). Et comme si tout était fait pour resserrer les rangs des enfants spirituels de Séraphin Moundounga, la nouvelle Ministre déléguée à l’Energie va avoir la bonne idée d’organiser, au lendemain de sa nomination, une grande rencontre des enfants du département de la Dougni (Moabi) à l’auditorium du ministère des Eaux et forêts. Si les pro-Edgar Anicet Mboumbou Miyakou vont ouvertement bouder cette rencontre, les soutiens de Séraphin Moundounga ne vont pas rater l’occasion de venir affirmer leur retour en force.
Dans ce contexte explosif, sans véritable leader politique, il n’est pas sûr que la province de la Nyanga tombe aux mains des PDGistes lors des élections de 2023. C’est d’ailleurs en profitant de cette guerre au sein du parti au pouvoir que le parti Les Démocrates avait pu remporter six sièges aux législatives en plus de la mairie de Mayumba. Et ce n’est pas le trio, Jean-Pierre Doukaga Kassa (Economie numérique) Aubierge Sylvie Ngoma (Ministre déléguée à l’Education nationale) et Sidonie Moussirou (Ministre déléguée à l’Energie) qui changera quelque chose à la débâcle à venir.
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