A trois mois de la prochaine élection présidentielle, Ali Bongo vient de quasiment lever le voile sur sa candidature. Le président sortant compte bien briguer un nouveau mandat à la tête du Gabon. Ce qui d’ailleurs n’a surpris personne. En revanche, une partie de son discours, tenu devant les populations des villes de Ntoum et Kango, le 2 mai dernier, a jeté le trouble dans l'opinion. « Tant que le travail ne sera pas achevé, je continuerai », a notamment déclaré avec enthousiasme, le désormais président-candidat.
Pour Michel Ongoundou Loundah, cette sortie d’Ali Bongo est une insulte à la démocratie. Car, relève l’opposant et Vice-président du parti politique RÉAGIR : « il va peut-être falloir que les Pédégistes ou les amis politiques d’Ali Bongo lui rappellent que nous ne sommes pas en Corée du Nord. Nous sommes au Gabon et le Gabon est une République. Et à ce titre, l’alternance fait partie du jeu démocratique » fustige-t-il.
Avant de poursuivre : « qu’un dirigeant vienne prétendre qu’il restera au pouvoir tant que les chantiers qu’il a commencés ne sont pas terminés, cela interroge... Surtout qu'il prétend vouloir en ouvrir d'autres ! Je sais bien que la tentation du pouvoir à vie est dans l'ADN du PDG et de ses dirigeants, mais quand même, Ali Bongo n'a pas besoin de le dire publiquement, à la face du monde. Quelle image cela donne-t-il du Gabon et de sa classe politique ? »
Les chantiers, lesquels ? Quand dans le même temps, ceux annoncés ou commencés n’ont toujours pas été livrés. « Il veut parler de quels chantiers ? De l’aéroport d’Andem, de l’école des métiers du bois de Boué où on a jeté 9 milliards pour un établissement qui n’a jamais vu le jour ? Il parle de l’université de Mouila, de celle de Port-Gentil ? Ou encore des 5 mille logements par an depuis 14 ans ? A moins qu'il s'agisse de la Transgabonaise, cette autoroute censée relier Libreville à Franceville, et dont on nous a promis la livraison pour 2023... Je pense que cette déclaration malheureuse n’a pas sa place dans le débat démocratique. Mais bon, peut-être que M. Ali Bongo parle de poursuivre l’œuvre de démolition du Gabon et là, effectivement, il y est parvenu sans grande difficulté. C’est le seul chantier où les résultats sont visibles », ironise l’opposant.
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