C’est à l’occasion d’une excursion à Ntoum, à une trentaine de kilomètres de Libreville, que Michel Ongoundou Loudah s’est ouvert à la presse. Lors de cette rencontre qui s’est déroulée, le 9 février dernier, l’actuel président du parti politique « REAGIR » s’est prononcé aussi bien sur la crise qui secoue le parti qu’il dirige que sur le déroulement de la transition. Fraîchement installé à la tête du parti, Michel Ongoundou Loundah ambitionne de redonner un souffle nouveau à cette formation politique hantée par les démons de la déstabilisation et du bicéphalisme. Va-t-il y arriver ? Pas évident, même si le patron de REAGIR se veut rassurant.
Pour lui, il n’y a pas péril en la demeure, plusieurs autres formations politiques avant la sienne ont traversé des zones de turbulences sans que cela n’entraîne le parti à la disparition. Bien au contraire, le nouveau président veut tout mettre en œuvre pour remettre REAGIR en ordre de bataille d’où l’annonce d’une tournée dans l’arrière pays visant à installer les coordinations du parti.
REAGIR doit-il présenter un candidat à la présidentielle ou choisir de peser autrement dans le jeu politique ?
Le président de REAGIR n’exclut aucune hypothèse. Car, affirme-t-il, l’objectif de toute formation politique est de prendre le pouvoir. Il relève cependant, que cette décision revient aux militants. Ces derniers auront à se prononcer sur la question lors d’un congrès convoqué à cet effet, poursuit-il.
Le bilan de la transition n’est pas bon
Un an et demi après le coup de force du 30 août 2023, la transition gabonaise ressemble à un mauvais feuilleton avec un résultat mitigé. A ce sujet Michel Ongoundou Loundah ne fait pas dans la langue de bois. Il estime que la transition a été « biaisée » et « qu’elle porte en elle les germes des crises de demain ». Pour lui, la transition n’a pas apporté les changements attendus par le peuple gabonais sur le plan économique, politique et social. D’où la persistance de la crise dans les domaines de l’eau, de l’électricité, de la santé, renchérit-il.
Et pour cause : les premiers rôles du film ont changé, mais le décor est resté le même. Certains anciens ministres ont troqué leurs cravates contre des uniformes d’apparat, pendant que d’autres "débranchés" du système se recyclent en opposants de salon. Pendant ce temps, la population, elle, attend encore son happy end.
Face à une telle réalité, Ongoundou Loundah estime que « notre pays doit aller résolument vers la construction d’un Etat moderne, dirigé par des personnes légitimes, compétentes, patriotiques et intègres. » Or, pour le moment, le pouvoir militaire a opté pour une "restauration" façon vieille marmite : un réchauffé d’ingrédients avariés avec un soupçon de rebranding.
Nous attendons ce congrès avec beaucoup d'intérêt
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