Jusqu’ici les élus, cadres et militants du Rassemblement héritage et modernité (RHM) s’étaient gardés d’humilier sur la place publique leur président. Ce, en dépit de nombreuses sorties de piste et du bilan calamiteux affiché à la tête de cette formation politique de l’opposition. Sauf que cette fois-ci, Michel Menga M’Esonne a franchi la ligne de l’inacceptable en indiquant, lors de sa récente tournée dans le Woleu-Ntem, que le RHM soutiendra, lors de la prochaine élection présidentielle, la candidature d’Ali Bongo.
Les élus et cadres du RHM ont immédiatement réagi à ce qu’ils considèrent être un dérapage qui n’engage que son auteur, c’est-à-dire Michel Menga. Dans un communiqué envoyé à la presse, le 15 mai dernier, et signé du Secrétaire général du RHM, l’honorable Serge Maurice Mabiala, les élus et cadres rappellent à leur président statutaire que le RHM est « un parti régit par des textes organiques. » Et par conséquent, le Congrès qui est la seule instance suprême est la seule entité à même de prendre une telle décision.
Un rappel à l’ordre à la limite de l’humiliation pour Michel Menga. D’autant que le parti a pris le soin d’expliquer au membre du gouvernement que son statut de président ne lui donne pas la qualité d’engager le parti « sans la nécessaire et obligatoire concertation préalable de l’ensemble de ses militants réunis par délégation. » Une gifle mémorable qui, d’après plusieurs sources, a plongé Menga dans une colère folle au point d’accuser Mabiala de vouloir en finir avec sa carrière politique.
Il n’en est rien, rétorquent les soutiens de l’élu de Mouila. « Nous rappelons juste les règles qui régissent le fonctionnement de notre formation politique. Pour rappel, le RHM est une formation politique de l’opposition qui n’a aucun accord politique ou de gouvernance avec le Parti démocratique gabonais. Maintenant si Menga veut ouvertement soutenir Ali Bongo qui l’a nommé au gouvernement, il est souhaitable pour lui de démissionner du RHM et de réintégrer le Parti démocratique gabonais. Il lui appartient aujourd’hui de tirer toutes les conséquences de sa posture incohérente et intenable », explique cette source.
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