La politique gabonaise n’a jamais manqué de rebondissements, mais voilà que le couple Maganga Moussavou en donne une nouvelle définition. Après le référendum du 16 novembre dernier, qui a validé la nouvelle constitution du Gabon à plus de 91%, il semble que le couple en question ait trouvé une manière bien à lui de « tester » la solidité de ses liens conjugaux. Et entre deux désaccords politiques, un bras de fer juridique s’est engagé, aussi épique qu’un combat pour la présidence.
Pierre Claver Maganga Moussavou, leader du PSD et fervent défenseur du « Non » lors du référendum, semble avoir mis la barre très haute lorsqu’il s’agit de prouver sa loyauté à ses convictions… même si cela signifie transformer le salon familial en salle de crise. En face, son épouse, Albertine, députée et vice-présidente de l’Assemblée nationale de la transition, a eu l’audace de défendre le « Oui », et ce fut visiblement une position trop « opposée » pour leur harmonie conjugale.
D’après des fuites dignes d’un feuilleton politique, Mme Maganga Moussavou aurait sollicité la protection juridique, en arguant qu’après avoir dit « Oui » au référendum, son mari serait devenu aussi insistant qu’un réformiste en quête de soutien. Le rapport d’une « violence verbale » et de menaces physiques serait même venu pimenter cette histoire, ce qui, vous en conviendrez, donne un tout nouveau sens à l’expression « conflit politique à la maison ».
Les accusations ne s'arrêtent pas là. Mme Maganga Moussavou aurait expliqué que son mari, dans une sorte de crise de colère post-référendaire, l’a appelée « traîtresse » et a prophétisé un déluge de violence : "Là où je vais, le sang va couler". Du grand art. C’est sûr que ces propos sont plus percutants que tout programme politique. Mais le clou du spectacle réside dans la réponse du principal intéressé, qui, loin de se laisser submerger par la vague de accusations, a répliqué via les réseaux sociaux : "Albertine, n’oublie pas qu’il faut un constat d’huissier pour toute accusation de violence. Sinon, c’est juste de la diffamation."
Voilà donc le leader du PSD prouvant, s’il en était encore besoin, que l’humour est parfois plus efficace qu’un plaidoyer devant un tribunal. "Un constat d’huissier ?", se demandera-t-on, "Est-ce le dernier gadget politique à la mode dans le monde des disputes conjugales ?" En tout cas, il semble que Pierre Claver Maganga Moussavou soit bien plus à l’aise avec les procédures légales qu'avec les procédures du cœur.
Si ce couple-là représente la version politique du « Oui » et du « Non », alors le mariage gabonais peut être vu comme un véritable match de ping-pong, où chaque partie envoie sa balle de réformes constitutionnelles et de déclarations incendiaires à l'autre. Quant à la population, elle pourrait bien se retrouver à se demander si cette crise est un produit dérivé du référendum ou une simple démonstration que la politique familiale au Gabon n’est jamais aussi simple qu’un « Oui » ou un « Non ».
Une chose est claire : les enjeux d’un référendum peuvent parfois s’écrire dans les lignes d’un dossier juridique. Parce qu’au Gabon, même la politique conjugale se fait sur fond de constitution. Un remaniement au sein du couple Maganga Moussavou pourrait-il être à l’ordre du jour ? C’est tout à fait probable. Mais la vraie question demeure : qui mettra fin à ce "Non" au bonheur conjugal ?
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