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La SEEG et la crise des coupures au Gabon : un échec flagrant dans la gestion des services publics

IMG La SEEG toujours incapable de trouver solution définitive à ces coupures d'électricité.

Depuis plusieurs années, les coupures incessantes d'électricité et d'eau sont devenues une réalité quotidienne pour la population gabonaise. La Société d'Énergie et d'Eaux du Gabon (SEEG), responsable de ces services, semble incapable de tenir ses promesses, et la situation ne cesse de se détériorer, mettant en lumière l'inefficacité chronique de cette entreprise publique et l'inaction de l'État gabonais.

 

Un problème systémique aux racines profondes

Les coupures de courant et d'eau sont devenues des événements réguliers dans la vie des Gabonais, particulièrement dans la capitale, Libreville. Les habitants, en quête d'une vie normale, se retrouvent contraints de s’équiper de lampes rechargeables, de générateurs ou même de panneaux solaires pour pallier les défaillances de la SEEG. Ces coupures affectent non seulement les foyers, mais également les commerces, les entreprises, et les hôpitaux, exacerbant la fragilité d'une économie déjà mise à mal par d’autres crises structurelles.

 

Malgré les assurances de la SEEG, qui promettait de régler ces problèmes dans un délai raisonnable, force est de constater qu’aucune solution durable n’a été mise en place. Les engagements d’amélioration des services semblent avoir été des promesses vaines, incapables de se traduire par des actions concrètes.

 

L'État gabonais : complice ou spectateur ?

L’une des questions centrales soulevées par cette crise est l’attitude de l'État gabonais. Actionnaire principal de la SEEG, l'État semble avoir choisi la voie de l’inaction, permettant à la société de fonctionner avec une certaine autonomie qui, paradoxalement, nuit à la population. Le manque de régulation efficace, combiné à une absence de réactivité face aux dysfonctionnements récurrents, laisse entendre que l'État ne joue pas son rôle de régulateur. La situation actuelle témoigne d’une défaillance institutionnelle : l’État gabonais a-t-il fermé les yeux sur cette situation pour des raisons politiques ou économiques ? Ou est-il tout simplement dépassé par l’ampleur du problème ?

 

Une gestion défaillante au sein de la SEEG

La SEEG elle-même semble être un acteur clé de cette crise. Les accusations selon lesquelles l’entreprise serait infiltrée par des "charlatans" ou des employés incompétents dans le domaine de l’électricité et de l’eau ne sont pas infondées. La gestion de la société laisse à désirer sur plusieurs fronts : maintenance défaillante des infrastructures, absence de réactivité en cas de panne, et manque de transparence vis-à-vis des consommateurs. Un véritable audit de la gestion interne de la SEEG pourrait permettre de faire la lumière sur les dysfonctionnements structurels qui favorisent cette situation.

 

L’un des problèmes majeurs semble être le manque de vision à long terme dans la gestion des services. Le vieillissement des infrastructures, la mauvaise gestion des ressources, et une communication erronée ou inexistante avec les citoyens exacerbent les frustrations. Au lieu de trouver des solutions pérennes, la SEEG semble se concentrer sur des réparations temporaires qui ne font qu’aggraver la situation sur le long terme.

 

Les ONG et associations de consommateurs : où sont-elles ?

Une autre grande déception est l'inaction des associations de défense des consommateurs, des ONG et de la société civile gabonaise dans ce dossier. Si ces organisations sont censées jouer un rôle clé dans la défense des droits des citoyens, elles semblent aujourd’hui être soit inaudibles, soit inefficaces face à la situation. Le manque d’une voix forte pour dénoncer l’injustice subie par les populations gabonaises et pour exiger des comptes à la SEEG et à l'État témoigne d’un vide dans la gouvernance de ce secteur essentiel.

 

L'impact économique et social

Les conséquences de ces coupures ne se limitent pas à une simple gêne quotidienne : elles ont des répercussions graves sur l'économie du pays. Les secteurs privés, les petites entreprises, les hôpitaux et les écoles sont tous touchés. Le manque d’approvisionnement stable en électricité et en eau crée un climat d’incertitude qui nuit à la compétitivité et à la productivité du pays. Dans un contexte où l’économie gabonaise peine déjà à se redresser, cette crise énergétique et hydrique est un frein supplémentaire à son développement.

De plus, cette instabilité alimente un sentiment d'insécurité chez les Gabonais. Les coupures affectent non seulement la qualité de vie des citoyens, mais elles deviennent aussi un facteur de stress et de mécontentement généralisé. Une population frustrée, en proie à une insécurité énergétique constante, est une population plus encline à manifester son mécontentement.

 

 

Face à cette crise, les solutions alternatives sont, certes, possibles : de plus en plus de Gabonais se tournent vers des groupes électrogènes ou des panneaux solaires pour se prémunir contre les coupures, mais ces solutions demeurent inaccessibles à une grande partie de la population. Il est impératif que l'État gabonais, en collaboration avec la SEEG, prenne des mesures concrètes pour moderniser le secteur de l'eau et de l'électricité. Cela passe par des investissements dans les infrastructures, une gestion plus transparente et une révision des pratiques internes de la SEEG.

L’option la plus radicale serait peut-être de réorganiser complètement la structure de la SEEG, de revoir ses priorités et de mettre en place un cadre de régulation stricte qui garantisse la fourniture d’un service public fiable et de qualité.

La crise des coupures d’électricité et d’eau au Gabon est un problème de gestion grave qui nécessite une action immédiate et radicale. La SEEG, l’État gabonais, les acteurs économiques et la société civile ont tous un rôle à jouer pour remédier à cette situation. Si des réformes structurelles ne sont pas mises en place rapidement, la situation risque de se détériorer encore davantage, nuisant à la qualité de vie des Gabonais et à l’économie du pays. Il est temps d’agir, avant que ce problème ne devienne un obstacle insurmontable au développement du Gabon.

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