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Politique

Débat sur le référendum à Gabon Télévision : le camp du “Non” perdu, le camp du “Oui” déroule

IMG Le camp du "non" n'a pas été à la hauteur du débat.

Dimanche soir, les Gabonais ont assisté à un moment historique avec le lancement de la première émission télévisée de débat politique sur le référendum constitutionnel, retransmise en direct sur Gabon Première. Sous l'œil vigilant de la Haute Autorité de la Communication, l’objectif était clair : permettre une expression libre et équitable en cette période électorale cruciale. Mais si le principe semblait prometteur, le résultat, lui, a offert un spectacle plutôt… surprenant.

 

D'un côté, le camp du "Oui", mené par François Ndong Obiang et Geoffrey Foumboula Libeka, semblait prêt, bien organisé, et équipé d'arguments solides. D'un autre, le camp du "Non", représenté par Pierre Claver Maganga Moussavou et Marcel Libama, avait visiblement une toute autre vision du débat. Plutôt que d'expliquer en quoi cette révision constitutionnelle serait néfaste pour le pays, ils se sont lancés dans des digressions teintées d’accusations, de soupçons et, à l’occasion, de quelques invectives. La confusion a atteint un tel sommet que certains téléspectateurs ont peut-être cru suivre une réunion de quartier animée, plutôt qu’un débat national.

 

Le “Non” en roue libre : quand la satire rencontre le malaise

 

Dès les premières minutes, il est apparu que le camp du “Non” préférait les attaques personnelles aux explications concrètes. Marcel Libama a ainsi multiplié les provocations, allant jusqu’à accuser le camp du “Oui” de vouloir “berner le peuple”. Mais le clou du spectacle est sans doute revenu à M. Maganga Moussavou, qui, dans un moment de grande éloquence, a proclamé que “changer la Constitution, c’est comme repeindre un avion sans moteur” — une image qui, au lieu de convaincre, a surtout fait sourire. Ce manque d'arguments structurés a fini par donner l'impression que le “Non” s’opposait plus par principe que par conviction, comme un enfant refusant son assiette de légumes sans savoir pourquoi.

 

Le “Oui” déroule, sereinement et méthodiquement

En contraste, le camp du “Oui” est resté concentré sur le fond du sujet. Geoffrey Foumboula Libeka a défendu le projet constitutionnel avec une éloquence maîtrisée, rappelant au passage que le dernier référendum au Gabon remonte à plus de 30 ans et qu’une révision constitutionnelle est nécessaire pour adapter les lois aux réalités actuelles du pays.

 

Avec calme, il a souligné les bénéfices que pourrait apporter cette nouvelle constitution, notamment pour renforcer la justice, la transparence, et l’intégrité dans les institutions publiques. En évoquant ces changements avec clarté et pragmatisme, il a réussi à captiver une large partie des téléspectateurs.

 

Un bilan sans appel : le “Oui” convainc, le “Non” divague

 

À la fin du débat, le constat semblait sans appel pour de nombreux observateurs. La prestation du camp du “Non”, perçue comme confuse et désorganisée, n’a pas su convaincre. Le public, espérant des explications sérieuses sur les dangers potentiels de la révision constitutionnelle, a surtout assisté à un défilé de slogans et d’insinuations sans profondeur. En revanche, le camp du “Oui”, avec une stratégie méthodique et bien articulée, a su justifier pourquoi ce référendum est nécessaire pour le Gabon.

 

Ce premier débat a offert une leçon de communication politique. D’un côté, un “Non” semblant perdu dans ses propres discours, et de l’autre, un “Oui” concentré et efficace, prêt à guider le pays vers un avenir constitutionnellement rénové. Reste à voir si ce spectacle inspirera les électeurs lors du vote du 16 novembre.

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