Le feuilleton RÉAGIR continue ! Après avoir dénoncé une tentative de squat de son siège par Lionel Persis Essono Ondo, voilà que le parti s’insurge contre un nouvel affront : l’appel à la candidature du Général Brice Clotaire Oligui Nguema, lancé par… ce même Essono Ondo. Et comme si l’histoire n’était pas assez rocambolesque, François Ndong Obiang est, lui aussi, embarqué dans cette tempête politique qui fait de RÉAGIR un cas d’école en matière de "Qui parle au nom de qui ?".
Face à cette situation digne d’un vaudeville politique, la Secrétaire exécutive adjointe, Joseline Afouari Obouono, a dégainé une déclaration cinglante. Verdict ? Essono Ondo et Ndong Obiang sont des imposteurs sans mandat, exclus depuis le 11 novembre 2024. Autrement dit, ces deux hommes continuent de faire de la politique sous une bannière qui ne veut plus d’eux. Un peu comme ces convives qui refusent de quitter la fête alors que le buffet est déjà rangé et les chaises empilées.
Un parti à géométrie variable ?
Ce qui frappe dans cette énième sortie de RÉAGIR, c’est cette étrange impression qu’en fonction des jours, des circonstances et des conférences de presse, le parti semble muter. À tel point que l’on se demande s’il ne faudrait pas un logiciel de reconnaissance faciale pour savoir qui en est encore membre.
D’un côté, Essono Ondo et Ndong Obiang, déchus mais toujours en selle, qui s’expriment comme s’ils étaient les garants de la ligne du parti. De l’autre, le bureau exécutif légitime qui passe plus de temps à faire le ménage en interne qu’à proposer une vision politique claire. Entre les deux, un Gabonais moyen qui se gratte la tête et se demande si, dans cette affaire, quelqu’un défend encore des idées plutôt que des positions.
Une crise révélatrice de la politique gabonaise
Ce qui se joue ici dépasse largement le microcosme de RÉAGIR. Ce cas illustre parfaitement une réalité bien connue sous nos tropiques : dans la politique gabonaise, être exclu d’un parti n’empêche personne de parler en son nom. Un phénomène fascinant où les décisions officielles ne valent que pour ceux qui veulent bien les appliquer, pendant que d’autres poursuivent leur carrière en mode freelance politique.
Le plus savoureux dans cette affaire ? La pique subtile de Joseline Afouari Obouono à l’égard des autorités, qu’elle accuse de "faire confiance à des individus à la moralité douteuse". En clair, si Essono Ondo et Ndong Obiang continuent d’exister politiquement, ce ne serait pas grâce à leur légitimité mais bien à des complicités en haut lieu. Un sous-entendu qui, à défaut de clarifier la situation, ajoute une couche supplémentaire à ce mélodrame.
RÉAGIR : victime ou incapable de gérer ses troupes ?
En refusant de céder à "l’intimidation et à l’usurpation", RÉAGIR affiche une posture de résistance noble. Mais une question demeure : un parti politique qui passe plus de temps à expulser des membres qu’à convaincre des électeurs est-il réellement en position de force ?
En attendant de le savoir, on se contentera de savourer le spectacle. Car, qu’on le veuille ou non, RÉAGIR est en train d’inventer un nouveau genre en politique : la démocratie parallèle, où chacun décide s’il est encore membre ou non.
Affaire à suivre…
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