Un chef de village vient de trouver la mort parce que souffrant d’une hernie. Faute de routes et d’infrastructures hospitalières dans le département de l’Ogoulou, le chef n’a pu recevoir des soins appropriés à temps. Ce drame illustre le mieux l’échec d’un régime mais surtout d’un homme, Ali Bongo.
Pourtant, le peuple gabonais a tant espéré que de son retour de maladie soit une occasion, pour lui, de se s’amender et de corriger ce qu’il y avait encore à sauver après deux mandats d’échec. Non. Ali Bongo Ondimba persiste et signe, il veut un troisième mandat pour « construire le Gabon ». Autrement dit, réaliser, en un mandat de cinq ans, ce qu’il n’a pu faire en 14 ans.
De qui se moque-t-il ? Sûrement pas du peuple qui n’a plus, pour lui, que commisération, au point de demander son départ du pouvoir, afin qu’il aille se reposer. Aussi, pour lui éviter une fin de règne chaotique. Sauf que le fils de Joséphine Kama Dabany refuse d’entendre cet appel à la raison, pour s’accrocher aux opérations d’enfumage de son entourage. C’est pourtant le même entourage cupide qui lui a vendu une victoire facile en 2016. La suite est connue de tous, le candidat du Parti démocratique gabonais (PDG) s’est fait laminer dans les urnes et il a dû recourir à la force pour se maintenir au pouvoir. Un scénario qui pourra, s’il est répété, dans 5 mois, plonger le pays dans un chaos indescriptible.
Même si elle donne, pour le moment, l’impression d’être démobilisée, l’opposition s’organise pour empêcher le maintien d’un régime qui fait la démonstration de son incapacité à gérer le pays. Il n’y aura donc pas d’absolution pour un chef d’Etat qui s’entête même quand tous les signes indiquent la fin, pour lui. Faut-il alors s’apitoyer sur le sort d’un homme qui refuse de tirer les évidences de ses échecs ? Un président qui refuse de comprendre que son état de santé fragile ne lui permet plus d’assurer la charge présidentielle ? Un entêtement à demeurer au pouvoir au point de se lancer dans une pré-campagne électorale qui peut s’avérer rude et engagé. D’autant que ses adversaires, à l’exemple de Pierre-Claver Maganga Moussavou, ne manquent pas de soulever le débat sur son état de santé pour appeler le peuple à tourner le dos à ce régime « inconscient » et qui pousse le cynisme à son paroxysme.
Ali Bongo Ondimba a peur du néant. Même s’il ne le montre pas ouvertement, l’actuel chef d’Etat s’accroche au pouvoir, parce qu’il n’imagine pas sa vie hors de cette fonction. Lors de la célébration, le 02 avril dernier, de l’anniversaire en différé du Parti démocratique gabonais, Ali Bongo Ondimba s’est ouvert à son monde, en indiquant que, durant les 5 dernières années, il n’a pu diriger le pays du fait de son état de santé. Envahi par les émotions, l’homme, qui s’exprimait, était un homme marqué par les souffrances dues à son état de santé et l’incapacité réelle de donner plus qu’il ne peut. Preuve qu’il est encore temps d’arrêter toute cette bouffonnerie qui n’honore pas la République et ternit, considérablement, l’image du pays à l’extérieur.
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