Ce mercredi 15 janvier 2025, la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) a décidé de « secouer le cocotier » en ouvrant une enquête sur des soupçons de détournements de fonds publics, corruption et enrichissement illicite. Parmi les cibles de cette grande croisade contre les mauvaises mœurs administratives figure Ali Akbar Onanga, ancien Secrétaire Général du Gouvernement et ex-ministre de la Fonction publique. Un nom qui résonne dans les couloirs feutrés de l’administration comme celui d’un homme ayant « géré » avec une dextérité qui ferait rougir un magicien.
La chasse aux sorciers commence
Ali Akbar Onanga, hier encore présenté comme un gestionnaire modèle, se retrouve aujourd’hui dans la catégorie peu enviable des présumés amateurs de la caisse publique. Est-il coupable ? La justice décidera, mais la rumeur, elle, s’est déjà installée au salon, prête à servir un banquet d’indignation populaire.
Dans cette nouvelle série judiciaire digne d’un feuilleton à rebondissements, d’autres institutions clés comme la SEEG, le ministère du Budget et le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) rejoignent également le casting. Une manière pour les autorités de montrer qu’elles ne s’attaquent pas seulement aux petites pêches, mais aussi aux gros poissons de l’aquarium.
Un nettoyage ou un spectacle ?
« L’ouverture de cette enquête est un signal fort : nul n’est au-dessus des lois », a confié un commissaire sous anonymat, probablement pour éviter de devenir, lui aussi, une future vedette d’investigations. Certes, le message est clair, mais encore faut-il que cette croisade anti-corruption ne devienne pas un carnaval où les masques tombent... uniquement pour en révéler d’autres.
Pendant ce temps, les citoyens assistent à ce spectacle mi-comique, mi-tragique avec un mélange d’espoir et de scepticisme. Après tout, ce n’est pas la première fois qu’on brandit la bannière de la lutte contre l’enrichissement illicite, mais combien d’accusés ont réellement goûté à l’amère potion de la justice ? On préfère ne pas compter.
L’ironie d’un système bien rodé
Ali Akbar Onanga, homme de dossiers et de pouvoir, est maintenant un homme de dossiers tout court, mais cette fois dans les tiroirs de la CNLCEI. L’ironie est palpable : celui qui, hier, maîtrisait les arcanes administratives au point d’en faire un art, se retrouve à en subir les rigueurs. Peut-être découvrira-t-il enfin ce que ressent un simple citoyen face aux rouages parfois implacables de la justice gabonaise.
Un test ou un prétexte ?
Pour les autorités de transition, cette enquête est un test grandeur nature. Si elle aboutit, elle pourra marquer un tournant décisif. Mais si elle s’enlise, elle rejoindra le panthéon des « affaires sans suite », ce cimetière où reposent les espoirs d’une justice équitable. Comme le souligne un analyste juridique : « Ces enquêtes pourraient marquer une avancée majeure... ou une nouvelle tentative ratée de faire croire à un changement. »
Et les citoyens dans tout ça ?
Le peuple, spectateur souvent désabusé, espère que cette fois-ci, l’histoire se terminera autrement. Mais entre le bruit des annonces et le silence des actes, la confiance est devenue une denrée rare. « On attend de voir », lance un habitant de Libreville, un brin cynique, « mais si c’est comme d’habitude, ils finiront par s’arranger entre eux, et nous, on restera dans nos problèmes. »
Dans ce contexte, la moralisation de la vie publique semble être un horizon lointain. Reste à savoir si les autorités de transition veulent réellement franchir ce cap ou simplement offrir au public un nouveau spectacle, avec, peut-être, un twist final à la hauteur des attentes.
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