Le 6 décembre 2024, l’univers déjà bien agité de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) a été secoué par une secousse qui, loin d'être d’origine sismique, s'apparente plutôt à un cataclysme médiatique. Les noms de la directrice générale, Audrey Christine Chambrier Voua, et de la présidente du conseil d’administration, Brigitte Anguile Mba, ont été jetés en pâture au public, dans un contexte où les rumeurs de détournements et de malversations financières se mêlent aux suspicions de mauvaise gestion. Mais face à l’opprobre, Brigitte Anguile Mba, sous le feu des projecteurs, a choisi de réagir à sa manière, avec une audace qui semble ne laisser place à aucun doute : elle est innocente, et c’est l’honneur familial qui est en jeu.
Dans un audio qui a fait le tour des réseaux sociaux, Brigitte Anguile Mba a tenu à remettre les pendules à l'heure, revendiquant son intégrité de manière… presque théâtrale. « Je n’ai rien volé, et on salit mon nom ! » a-t-elle clamé, visiblement émue par la gravité de l’accusation, mais surtout par l’ampleur de l’humiliation publique qu’elle subit. Selon elle, cette suspension est le fruit d’un règlement de comptes orchestré par les puissants, un complot dont les preuves se font attendre. La politique de communication de son ministre de tutelle, semble-t-il, l’a tout bonnement réduite à l'état de coupable avant même l'existence de la moindre preuve tangible.
Mais plus que la simple défense de son honneur, Brigitte Anguile Mba s’attaque également à la méthode utilisée pour l’humilier. On la prend en gros plan, la caméra la scrute dans un documentaire non sollicité, à la manière d’un détenu pris dans le faisceau de l’objectif. « Heureusement, nous avons bloqué la diffusion » déclare-t-elle, comme si l’immense menace d’une image grossie de trop près pouvait mettre à mal son combat pour la vérité. On pourrait presque en sourire, si ce n'était pas aussi tragiquement symbolique des dérives d’une époque où tout, et surtout l'honneur, se joue à la lumière crue des écrans.
L’argument le plus retentissant de Brigitte Anguile Mba, cependant, réside dans l’attaque de son nom familial, celui de Léon Mba, figure historique du Gabon. « Salir le nom de Léon Mba à travers sa fille, je ne l’accepte pas ! » proclame-t-elle, avec la gravité d’un chef d’État réprimandant une atteinte à la lignée. En effet, rien n’évoque davantage la grandeur morale que de revendiquer la pureté de son nom à travers les siècles. Mais laissons de côté les considérations dynastiques pour nous concentrer sur le cœur du problème : la gestion de la CNAMGS, entachée par des arriérés impayés et des suspicions de malversations. N’est-ce pas là, à la base, la véritable question ? Les preuves, là encore, tardent à se manifester.
La présidente déchue critique aussi l’absence de dialogue avec le ministre, qui n’aurait même pas pris la peine de la recevoir pour discuter des difficultés financières qui frappent la CNAMGS. Peut-être est-ce là une nouvelle manière d'exprimer l'indignation : se dire qu’on a été victime de l’absence d’écoute. Un bon prétexte, à défaut de preuves solides, pour éviter de répondre sur le fond.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Brigitte Anguile Mba, s’il faut en croire ses déclarations, est prête à aller jusqu’au bout. « Qu’ils sortent les preuves ou qu’ils me rendent justice », clame-t-elle. On se demande alors si cette quête de justice sera aussi vibrante que celle pour la vérité. Mais peut-être que dans cette histoire, ce sont justement les preuves qui peinent à faire surface. La « lumière » qu’elle réclame, ce n'est sans doute pas seulement celle du tribunal, mais bien celle des caméras.
L'histoire de Brigitte Anguile Mba pourrait presque se transformer en une série à suspense : une innocente victime du pouvoir, une figure de l’intégrité accusée de malversations sans fondement. Mais dans le monde réel, les suspicions et les accusations financières ont souvent plus de substance que les déclarations indignées. À voir si cette saga se conclura par une réhabilitation retentissante ou par une mise en lumière plus sombre des pratiques internes de la CNAMGS.
Dans tous les cas, une chose est sûre : Brigitte Anguile Mba entend se battre, et à en juger par son discours, l'honneur et la réputation familiale ne se négocient pas. Mais attention, dans le monde de la politique, les preuves sont souvent plus discrètes que les prétentions à la justice. Et si le véritable scandale se cachait ailleurs ?
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